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Les caricatures de Mahomet à nouveau devant la justice

Moins d'un an après sa relaxe, Charlie Hebdo comparaît en appel aujourd'hui, pour répondre des caricatures de Mahomet que l'hebdomadaire avait publiées, voici près de deux ans.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © CHARLIE HEBDO)

Cette fois, le procès ne durera qu'une après-midi. La Cour d'appel de Paris va aller très vite. Elle doit examiner l'appel interjeté par deux des trois parties civiles, l'UOIF, l'Union des organisations islamiques de France, et la LIM, la Ligue islamique mondiale.
_ Plutôt combattive, la LIM a déjà prévenu : en cas de déboutement généralisé par les cours françaises, elle veut “se ménager l'accès vers la Cour européenne des Droits de l'Homme”.

L'UOIF et la LIM reprochent toujours à Charlie Hebdo -- la Grande mosquée de paris a jeté l'éponge -- d'avoir publié trois caricatures qui, selon elles, constrituent une injure stigmatisant un groupe de personnes en raison de sa religion.
Deux dessins ont été édités dans le journal danois Jyllands-Posten, en septembre 2005. Ils avaient provoqué une flambée de violence anti-danoise dans le monde musulman. L'un représente Mahomet portant un turban représenté sous la forme d'une bombe, dissimulant une mèche et un détonateur allumé prêt à exploser ; l'autre, le prophète accueillant des kamikazes au paradis avec la légende “arrêtez, arrêtez, nous n'avons plus de vierges”.
Le dernier dessin incriminé est celui de Cabu, paru en Une de Charlie, qui représente Mahomet se prenant la tête dans les mains, et déclarant : “c'est dur d'être aimé par des cons !”

En première instance, le 22 mars dernier, la 17è chambre du tribunal correctionnel de Paris avait donc relaxé Philippe Val, le directeur de publication de Charlie Hebdo.
_ Le tribunal avait considéré que la caricature de Cabu, ainsi que celle qui parlait du paradis, visait clairement les intégristes, et non les musulmans dans leur ensemble. Il s'était en revanche penché plus longuement sur le turban-bombe, avant d'estimer que “les limites admissibles de la liberté d'expression n'avaient pas été dépassées”.

Quoi qu'il en soit, comme le Parquet n'a pas fait appel de la relaxe, Philippe Val ne risque ni amende ni peine de prison. Seuls sont en jeu d'éventuels dommages et intérêts.

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