Le rapporteur public recommande au Conseil d'Etat d'annuler la réélection de Jean-Paul Huchon
En cause : une campagne publicitaire menée en septembre 2009 par le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif). Cet organisme qui gère les transports publics des Franciliens dépend en grande partie du Conseil régional, et se trouve donc actuellement sous la houlette du socialiste Jean-Paul Huchon.
Ce que l'UMP reproche à ce dernier, c'est d'avoir profité de cette campagne, qui vantait indirectement ses mérites de bon gestionnaire, à quelques mois des élections régionales. "De l'argent du
contribuable de la région a servi à financer des campagnes de la région pendant la campagne électorale, c'est un mélange des genres sinon illégal, au moins immoral" affirme la ministre Valérie Pécresse, chef de file de l'opposition régionale.
Un militant UMP, Paul Midy, a saisi le Conseil d'Etat, estimant que le président de la région avait bénéficié d'un avantage en nature au cours de sa campagne électorale.
Ce recours est examiné cet après-midi par la plus haute juridiction administrative du pays. Le rapporteur public Edouard Geffray lui recommande l'annulation de l'élection de Jean-Paul Huchon et son inéligibilité pour un an.
_ Si cet avis était suivi par le Conseil d'Etat, un nouveau président devrait être élu par les conseillers régionaux.
"Jean-Paul Huchon n'était pas encore candidat"
De son côté, le PS se défend de tout abus. La campagne publicitaire incriminée, note la première vice-présidente de la région Marie-Pierre de La Gontrie, "a été menée dans le cadre de la semaine de la
mobilité, à six mois du scrutin, et à une date où M. Huchon n'était pas encore candidat" à sa réélection. La Commission nationale des comptes de campagne, fait-elle valoir, était au courant et avait statué explicitement sur la question : "la
campagne d'affichage du Stif et du conseil régional ne faisait nullement
référence à la campagne électorale en cours".
Le député PS Julien Dray voit lui des "raisons politiques" à cette procédure et fait part de "l'étonnement général de l'ensemble de l'exécutif
régional sur une procédure ubuesque avec un recours déposé par un inconnu".
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