Le procès Colonna se déplace à Ajaccio lundi prochain
Il s’agit de vérifier les différents scénarios exposés au fil des témoignages et des procès d'Yvan Colonna. Treize ans après l’assassinat du préfet Erignac à Ajaccio, la Cour d’assises spéciale de Paris a décidé de retourner sur les lieux lundi prochain. Une décision prise sur demande de la défense et avec l’accord de l’accusation et de la partie civile.
_ Avec les magistrats et le berger corse, des experts en balistique, un médecin légiste et Pierre Alessandri, membre du commando Erignac, seront également du voyage. Les témoins oculaires et les autres accusés, en revanche, restent à Paris. Le coût du transport, compte tenu des conditions de sécurité, serait de plusieurs centaines de milliers d'euros.
Il ne s'agit pas d'une "reconstitution" stricto sensu, mais d’un " transport, puisqu’il est impossible de remettre les lieux en l'état" a expliqué le président de la Cour, Hervé Stephan. "Nous ne sommes pas crispés sur le terme, que ce soit une reconstitution dans le sens où on l'entend durant l'instruction, ou un transport médico-balistique ou une scénarisation des choses", s’est réjoui l’un des avocats d’Yvan Colonna, Me Philippe Dehapiot. Un " transport" qui se tiendra à huis clos à partir de 19h30 sur les lieux de l'assassinat, rue Colonna-d'Ornano.
Il existe toujours des zones d’ombre autour de l’assassinat du préfet Erignac. Certains témoins oculaires disent avoir vu deux tueurs, d'autres trois le 6 février 1998 à la nuit tombée. De son côté, l’accusation se base sur les déclarations des membres du commando. Ils avaient désigné Yvan Colonna comme le tireur lors de leur arrestation avant de se rétracter. Lors de ce troisième procès, ils ont continué d'innocenter le berger corse. Des déclarations jugées peu crédibles par l'accusation, et surtout depuis l'apparition d'une lettre de menaces d'Yvan Colonna. De son côté, le berger corse clame toujours son innocence.
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