Le "pacte satanique" des Fourniret expliqué à la cour
Des jeunes vierges en échange de l'élimination de ses ex-maris :
_ Le pacte est scellé entre août et septembre 1987, après huit mois de lettres enflammées entre Michel Fourniret – écroué depuis 1984 pour des agressions sexuelles – et Monique Olivier, qui avait répondu à une petite annonce passée le 12 décembre 1986 ("Prisonnier aimerait correspondre avec personne de tout âge pour oublier solitude"). C’est ce qu’est venue expliquer à la barre ce matin, au quatrième jour du procès des Fourniret, la policière belge Catherine Beauret.
Dans ces lettres retrouvées en 2003, Fourniret promet le 25 août 1987 de tuer les deux ex-maris et un ex-amant de sa correspondante : "A. et son complice de la zone industrielle, je leur ferai expier leurs crimes, je sais aussi que je tuerai Marc". Et Fourniret d’exposer ce qu’il attend en retour : "Tu en connais le prix, et ce sexe étroit, je le prendrai quatre fois". Le 5 septembre 1987, alors que sa libération approche, il expose son programme à sa correspondante : "Avoir assez d'argent pour oublier l'argent, liquider trois types, disposer d'une jeune fente, une compagnie féminine, jouer aux échecs, vivre en aventurier, plaisir de vivre, enlèvements, etc...".
Monique Olivier et Michel Fourniret ont reconnu avoir enlevé ensemble près d'Auxerre, le 11 décembre 1987, Isabelle Laville, qui fut violée et tuée. "Elle a été choisie en raison de sa ressemblance, pour reconstituer la défloration de Monique Olivier", épisode fantasmé dans les lettres, a expliqué la policière belge.
L'équipée criminelle se poursuivra jusqu'en 2003, Michel Fourniret n'accomplissant pas sa part du pacte -- aucun des assassinats promis ne sera accompli -- mais bénéficiant de l'aide de sa femme pour ses "chasses" aux jeunes vierges.
Maître Alain Behr, avocat de la famille Laville, voit dans ce crime -- le premier des sept meurtres que la justice reproche à Fourniret – "l'acte rituel du pacte satanique" conclu entre les époux.
La policière a déposé à la cour d’assises des Ardennes devant un accusé toujours muet et une accusée tétanisée. Pour la première fois, Monique Olivier a balbutié quelques regrets : "Avec le recul, je regrette tout ce qui a été fait, c’est vraiment affreux".
Gilles Halais avec agences
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