Le crématorium de Nanterre accusé de graves dérives par d'anciens salariés
Selon "Le Parisien", d'anciens employés du crématorium dénonce des faits graves : mélange de cendres dans des fours, inversion d'urnes...
"Certains maniaient les cendres comme des pizzas, sans respect pour les défunts. J'en ai vu mettre deux cercueils dans un four pour aller plus vite, alors que les familles assistaient à la crémation." Ces accusations graves sont portées par Marc (prénom modifié), un ancien employé d'OGF, leader français du service funéraire et gestionnaire du crématorium de Nanterre (Hauts-de-Seine). Dans son édition du dimanche 3 août, Le Parisien fait état de "soupçons de dérives" dans ce crématorium de la région parisienne.
Le quotidien évoque le licenciement d'un employé qui s'est vu reprocher d'avoir réuni "dans un coin du four les restes non encore consumés et [d'avoir introduit] ainsi un nouveau cercueil..." Les cendres de deux défunts auraient aussi été inversées. Le corps incinéré d'un bébé mort-né serait resté dans un four durant toute une nuit. Sa découverte a été faite alors que des des policiers se sont présentés pour brûler des scellés comprenant des armes blanches et des stupéfiants, une pratique strictement interdite.
"Le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort"
Les salariés accusent leur ancien employeur d'autres dérives. "Lorsque les urnes étaient trop petites, les excédents de cendres humaines auraient régulièrement été jetés dans des voliges, réceptacle prévu pour les anciens corps exhumés", écrit Le Parisien. Le quotidien cite également le cas de Jacques Servier (fondateur des laboratoires qui portent son nom), mort le 16 avril, dont une partie des cendres n'aurait pas été mise dans l'urne.
Autant de pratiques qui bafouent l'éthique et le droit. "Le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort", indique le Code civil qui précise que les cendres "doivent être traitées avec respect, dignité et décence". Marc dénonce aujourd'hui son ancien employeur pour que "les familles sachent". Interrogé par Le Parisien, OGF évoque une "erreur exceptionnelle" au sujet de la présence de plusieurs cercueils dans un même four. "Nous n'avons pas connaissance d'autres incidents", ajoute la société à propos des autres faits rapportés dans l'article.
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