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Le combat d'un homme pour faire juger l'assassin de sa soeur

Aujourd’hui encore, Ludovic Jouglet n’en revient pas d’avoir réussi là où police et justice avaient échoué. Ou plutôt renoncé. La ténacité de cet homme a permis de confondre l’assassin présumé de sa petite sœur alors que les magistrats avaient classé le dossier…
Article rédigé par franceinfo
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Disparue le soir du 25 avril 1990, Ingrid (12 ans) est retrouvée le lendemain, étranglée et abandonnée sur le bas-côté d’une bretelle d’autoroute à Valenciennes (Nord). Dix-huit ans après les faits, Jean-Pierre, un gitan sédentarisé de 34 ans, comparaît devant les assises des mineurs à Douai. Entre temps, le combat de Ludovic, le frère ainé de la victime, aura permis de faire rouvrir le dossier et faire parler un témoin clé.

Le témoin, c’est Sonia. La fille d’une voisine que fréquentait beaucoup Ingrid. Au cours de ses fugues à répétition, Sonia finissait souvent chez son petit copain Jean-Pierre, dans un camp de gitans sédentarisés à Bruay-sur-l’Escault…

Pendant plus de cinq ans, Ludovic remue ciel et terre, interroge, écoute, fouille. Il finit par retrouver la jeune femme qu’il réussit à convaincre de parler. C’est elle qui racontera ce qui s’est passé chez les gitans, le soir du 25 avril. Comment Jean-Pierre aurait étranglé Ingrid avec une ceinture. La justice rouvrira le dossier en 2002.

Le témoin numéro 1 avait pourtant été interpellé aux premiers jours de l’enquête. Mais son audition n’a rien donné. Et le dossier a été bien vite classé, faute d’éléments probants. Il faut aussi dire qu’à l’époque (1993), la médiatisation de l’affaire VA-OM mobilise sans doute tous les moyens d’investigation.

En l’absence d’indices matériels et sur la seule foi d’un témoin "influençable", selon la défense, l’accusation est fragile. A tel point que les faits ont été requalifiés en "coups mortels", faute de pouvoir démontrer l’intention de tuer. Ludovic attend pourtant un procès "exemplaire". Pour que l’âme de sa sœur repose en paix.

Gilles Halais

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