Le Clémenceau accusé de pollution de la rade de Brest
Le Clémenceau n'est pas encore prêt à couler de vieux jours paisibles. Nouvelle cible des associations écologistes, l'ex porte-avions français, autrefois fierté nationale, est aujourd'hui accusé de pollution.
Hier, l'association brestoise AE2D (agir pour l'environnement et le développement durable) a déposé plainte contre X pour “pollution de la rade” dans le cadre du démantèlement de la coque du bâtiment.
En cause : les algues et les petits coquillages qui se sont fixés sur la coque Q790 du navire. Des espèces dont ne veulent pas entendre parler nos voisins d'outre-Manche, censés accueillir l'ex-fleuron de notre marine à la fin du mois de janvier. En effet, la société britannique Able UK, retenue en juillet 2008 par le ministère français de la Défense pour démanteler le navire dans son chantier de Hartlepool, a exigé un nettoyage en profondeur de la coque.
Mais en grattant les 250 mètres de peintures, les plongeurs de la Marine nationale auraient envoyé au fond de l'eau des déchets polluants. La levée de boucliers des écologistes a été immédiate .
“Les déchets rouillés et la peinture hautement polluante sont du coup retombés avec les algues sur le fond marin qu'ils altéreront pour des dizaines d'années” a expliqué Roger Abiven, coprésident d'AE2D dans les colonnes du Parisien qui a révélé l'affaire.
_ Visée par la plainte déposée, la Marine nationale rejette les accusations de pollution. Des prélèvements d'eau devraient être faits dans les prochains jours et comparés avec d'autres effectués avant les opérations de nettoyage. Les résultats seront connus à la fin de la semaine.
Ce nouveau rebondissement retarde un peu plus le départ pour l'Angleterre du Clémenceau, présent dans la base militaire de Brest depuis plus de deux ans, après un périple de 18.000 km en 2005 et 2006 entre Toulon, L'Inde et la Bretagne. Il devait initialement y être envoyé en juillet 2008, puis septembre, puis décembre.
Mikaël Ponge, avec agences
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