Le cas de Lucien Léger examiné par la Cour de Strasbourg
Il demande à la France des indemnités en réparation du dommage subi. Lucien Léger, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1966 pour le meurtre d'un enfant et finalement libéré au bout de 41 ans, estime que son maintien en détention était devenu arbitraire et constitue un traitement inhumain et dégradant. Il a donc porté plainte contre l'Etat français auprès de la Cour européenne des droits de l'homme.
En 2006, en première instance, la Cour de Strasbourg avait débouté sa plainte. Les juges avaient estimé qu'il ne pouvait "prétendre avoir été privé de tout espoir d'obtenir un aménagement de sa peine". La durée de sa détention, justifiée par des expertises psychiatriques défavorables, ne s'apparentait donc pas à un traitement "inhumain ou dégradant".
"Créer une jurisprudence"
Lucien Léger a décidé de faire appel de ce jugement. Il s'appuie sur une expertise de 1999 concluant que le risque de récidive paraissait exclu.
La Cour examine donc aujourd'hui une seconde fois sa demande. Lucien Léger espère que la violation de ses droits sera reconnue "pour créer une jurisprudence en Europe".
Aujourd'hui âgé de 71 ans et domicilié dans le Nord de la France, Lucien
Léger avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1966 pour le meurtre de Luc Taron, 11 ans, deux ans plus tôt. Avant d'être
arrêté, il avait envoyé aux médias une cinquantaine de messages signés "l'étrangleur", dans lesquels il donnait des détails sur la mort de la victime. Après son arrestation, il avait avoué le meurtre, mais l'a toujours nié depuis.
La décision de la CEDH devrait être mise en délibéré.
Céline Asselot avec agences
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