Cet article date de plus de treize ans.

La Scientologie fixée aujourd’hui sur son sort

Le tribunal correctionnel de Paris rend son jugement aujourd’hui dans le procès de l'antenne française de l'Eglise de Scientologie. _ L’association spirituelle est poursuivie pour "escroquerie en bande organisée". _ Même si elle ne risque plus la dissolution, ses pratiques de prosélytisme pourraient être condamnées.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France ©RF/Catherine Grain)

Au cours du procès devant le tribunal correctionnel de Paris, le parquet avait créé la surprise, en requérant le 15 juin la dissolution des deux structures françaises de la Scientologie, le Celebrity Centre et la SEL, sa librairie, pour “escroquerie en bande organisée”.
Une amende de 4 millions d'euros et des peines de prison avec sursis avaient été requises contre les principaux prévenus.
Alors qu'en 2006, le parquet avait estimé que les mis en examen avaient été “mus par leur seule conviction religieuse” et n'avaient tiré “aucun bénéfice personnel”, il avait fait volte-face à l'audience.
_ Dressant un portrait au vitriol de “la méthode scientologue”, le procureur Maud Morel-Coujard avait brocardé “des manœuvres frauduleuses successives” employées de manière “consciente et planifiée”, “dans la recherche de nouveaux adeptes”.

Coup de théâtre

Mais en septembre dernier, on apprend qu'une modification de la loi, intervenue le 12 mai mais jusque-là passée inaperçue, ne permet plus de dissoudre une personne morale condamnée pour escroquerie.
Tollé chez les détracteurs de la Scientologie qui accusent alors l'organisation d'avoir “infiltré” l'Assemblée nationale, voire même la Chancellerie, et piloté cette modification législative.
Indigné de telles "insinuations", Maître Maisonneuve demande au tribunal de rouvrir les débats afin de pouvoir laver ses clients de tout soupçon.
“Si les débats devaient être rouverts, "je ferais citer des représentants de la commission des Lois, dont son président, afin qu'ils apportent leurs éclaircissements”, avait alors expliqué l'avocat.
A propos de cette impossibilité de dissoudre les structures scientologues, la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie a invoqué une “erreur matérielle” le 15 septembre et affirmé qu’elle sera “corrigée dès que possible” même si elle intervient trop tard pour ce dossier.

_ La réouverture des débats entre la fin du procès et le moment où le jugement est rendu est rarissime mais s'est déjà produite, notamment dans l'affaire des écoutes de l'Elysée.

Considéré comme une religion aux Etats-Unis, en Espagne ou en Suède, le mouvement a été fondé en 1954 par l'écrivain américain de science-fiction Ron Hubbard.
La Scientologie a été classée parmi les sectes, en France, dans un rapport parlementaire de 1995.
_ L'organisation revendique 12 millions d'adeptes dans le monde et 45.000 dans l'Hexagone.

Mikaël Roparz, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.