La radiation du gendarme Matelly annulée par le Conseil d'Etat
Il lui était reproché d'avoir publiquement critiqué le rapprochement entre la police et la gendarmerie. En tant que chercheur au CNRS, il s'était exprimé plusieurs fois sur le sujet dans les médias. Sa hiérarchie avait alors estimé qu'il s'agissait là d'un "manquement grave" à son obligation de réserve. Le 25 mars dernier, le chef d'escadron avait donc été radié par "mesure disciplinaire", sur décret du président de la République.
Une sanction "manifestement disproportionnée" estime aujourd'hui le Conseil d'Etat. L'administration a fait "le choix de la mesure la plus lourde, équivalente à un licenciement alors qu'elle disposait d'un éventail de sanctions larges" juge la haute
juridiction administrative du pays. Elle demande donc à la gendarmerie de réintégrer le commandant, âgé de 44 ans.
"C'est un soulagement" réagit Jean-Hugues Matelly, mais c'est aussi "une décision importante pour la liberté d'expression des militaires".
Dans un communiqué, la direction générale de la gendarmerie
nationale "prend acte de l'arrêt du Conseil d'État" et annonce que "l'intéressé sera réintégré au sein de la gendarmerie
nationale". L'affaire Matelly n'est pas terminée pour autant : "Il n'en demeure pas moins que le Conseil d'Etat a jugé que les manquements
de M. Matelly à son devoir de réserve justifient le prononcé d'une sanction
disciplinaire" affirme la DGGN. Une nouvelle procédure disciplinaire est donc engagée à son encontre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.