La police italienne démantèle un réseau islamiste en Sardaigne
Les 18 personnes arrêtées jeudi et vendredi sont accusées d’appartenir à Al-Qaïda et à d’autres organisations criminelles "prônant la lutte armée contre l'Occident et l'insurection contre l'actuel gouvernement du Pakistan ". Huit des suspects ont été arrêtés à Gallura, en Sardaigne. Parmi les personnes arrêtées se trouveraient deux anciens gardes du corps d’Oussama ben Laden, le fondateur d’Al-Qaïda tué en 2011 au Pakistan. "Il n'y a aucune preuve, mais une forte présomption " que ces deux personnes aient discuté d’un projet d’attentat contre le pape en 2010, a indiqué à la presse Mario Carta, le responsable des services de renseignement à Cagliari en Sardaigne.
Les enquêteurs auraient intercepté des discussions téléphoniques contenant des propos ironiques sur le pape ou évoquant la " via della Conciliazione", la rue principale qui conduit au Vatican. L’un des suspects aurait notamment prononcé les mots "le Jihad part d'Italie ", des écoutes que la police a prises au sérieux.
Responsables d'un attentat au Pakistan en 2009
Ces hommes disposaient "d'armes en abondance " et "de nombreux affiliés prêts à mener des actes terroristes au Pakistan et en Afghanistan, avant de se replier ensuite en Italie ", ont révélé les enquêteurs. Ce groupe, membre du mouvement islamiste "Tabligh Eddawa ", est suspecté d’avoir financé, planifié et participé à des activités terroristes au Pakistan, dont l'attentat sur le marché Meena Bazar de Peshawar en octobre 2009, dans lequel 100 personnes avaient perdu la vie.
A la tête de la branche italienne du mouvement, il y aurait eu un imam de Lombardie, arrêté dans le nord du pays, qui récoltait des fonds grâce à son autorité religieuse. Le principal suspect a été arrêté jeudi soir. C’est un commerçant d’Olbia, dans le nord de l'île de Sardaigne, nommé Khan Sultan Wali.
Une enquête de six ans
C’est une tout autre accusation qui est à l’origine de l’enquête, en 2009. Ces 18 personnes sont soupçonnées d’avoir fait passer illégalement des immigrés afghans et pakistanais d’Italie vers l’Europe du Nord, a précisé le procureur de Cagliari. La police suspecte la complicité d’entrepreneurs italiens qui leur fournissaient des contrats de travail et présentaient des demandes d’asiles falsifiées pour les aider à s’implanter dans le pays.
Le ministre de l’Intérieur italien Angelino Alfano s’est félicité qu’une seule enquête permette le démantèlement de tout un réseau, un fait "extraordinaire ", a-t-il déclaré.
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