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La police de proximité version MAM

La ministre de l’Intérieur annonce la création d'une police de quartier. La Seine-Saint-Denis en sera le département pilote dès le mois de mars. Il s'agit de développer un laboratoire d’excellence de la police moderne, qui soit en contact quotidien avec les habitants.
Article rédigé par franceinfo
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La police de proximité ferait-elle son retour à travers le plan sécurité de Michèle Alliot-Marie? On dirait que le terme gène un peu aux entournures, la ministre de l’Intérieur. Il faut dire qu’en 2002, à peine arrivé place Beauvau, Nicolas Sarkozy décide de supprimer la police de proximité mise en place sous Lionel Jospin en 1997. Le sujet est donc sensible politiquement.

Plutôt que de police de proximité, la ministre préfère parler d’une police proche des gens. Michèle Alliot-Marie a donc donné les grandes lignes de son plan dans un entretien au Parisien ce matin et a annoncé la création d'"unités territoriales de quartiers" dans le département de la Seine-Saint Denis et ce dès le mois de mars lors d’une conférence de cohésion à l’Institut des hautes études de la sécurité (INHES) cet après midi. Le département servira de laboratoire avant que l'expérimentation ne soit étendue à tout le territoire. Ces unités doivent permettre d'"assurer une présence visible et dissuasive et d'identifer et d'interpeller les délinquants", a précisé la ministre. Selon elle, ces unités composées chacune d'une dizaine de volontaires d'au moins deux ans d'ancienneté "seront sur le terrain pour faire respecter l'autorité de l'Etat et la loi, là où il le faut et à l'heure où il le faut" a-t-elle assuré. Soit environ 30 fonctionnaires dédiés à cette tâche. Leur action portera sur trois périmètres géographiques: "plusieurs quartiers de Clichy/Montfermeil dont le Chêne pointu, le Bois du temple et les Bosquets, le Franc-Moisin/Bel-air, à Saint-Denis, et les 4000 à la Courneuve".

Les réactions

Le syndicat majoritaire chez les officiers, le Snop (Syndicat national des officiers de police) s'est félicité dans un communiqué de la volonté affichée par la ministre de l'Intérieur de "fidéliser" les policiers affectés dans les zones difficiles, tout en s'interrogeant sur les moyens mis en œuvre. Même chose du côté des policiers en tenue, l'Unsa police et Alliance qui se demandent si les moyens seront à la hauteur des ambitions. "Cette police ne doit pas être la police de proximité qui a été un échec faute de moyens et d'effectifs", selon le communiqué de l'Unsa police. Le syndicat croît savoir que 30 fonctionnaires travailleront sur les trois sites de Seine-Saint-Denis.
"En deux ans, 100 policiers seront libérés (des tâches administratives dans les commissariats) pour rejoindre le terrain en Seine-Saint-Denis", a-t-elle promis, précisant que "sur toute la France, ce sont au total 3.500 policiers qui retrouveront ainsi le cœur de métier". La ministre a évoqué des pistes pour fidéliser les policiers parlant de "promotions plus rapides" ou encore des mesures pour "faciliter la vie quotidienne (logement, garde d'enfants)".

Anne-Laure Barral avec agences.

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