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La lettre de Marina Petrella

Dans un texte adressé à son avocate et publié par Le Monde , l'ancienne activiste italienne Marina Petrella, que Nicolas Sarkozy a décidé de ne pas extrader vers l'Italie malgré la demande de Rome, exprime sa "peine" et sa "compassion" envers les victimes des Brigades rouges.
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"La perte d'une vie humaine est toujours une tragédie et une souffrance incommensurable pour les proches, je le ressentais ainsi même lorsqu'il y a 30 ans, j'ai cru et participé avec des milliers d'autres, à un mouvement révolutionnaire armé qui voulait changer le monde", écrit Marina Petrella, dans une lettre à son avocate publiée dans le quotidien Le Monde daté de jeudi.

Menacée d'être extradée en Italie en vertu d'un décret de juin, puis finalement autorisée à rester en France en raison de sa "situation de santé" l'ex-membre des Brigades rouges exprime "si elle est acceptée", sa "compassion" pour les victimes de ce mouvement armé italien d'extrême gauche. "La douleur des victimes, toujours, m'a accompagnée. La pudeur à le manifester et le refus d'en retirer un quelconque gain personnel ont été les seules raisons de faire obstacle à son expression", ajoute l'ancienne brigadiste. "+Regret+ est pour moi un mot trop faible et surtout reste un mot qui engage peu parfois", poursuit-elle.

"Depuis 20 ans, par une forme de non-violence active, j'ai essayé de faire en sorte que mes actes témoignent plus authentiquement que des mots (...) aujourd'hui, livrant le plus intime de moi-même, avec pudeur et infiniment de modestie, je voudrais dire ma peine, mon respect profond, et si elle est acceptée, ma compassion", ajoute Marina Petrella, âgée de 54 ans. Marina Petrella forme, enfin, "l'immense espoir" que son
avocate parvienne à convaincre de sa sincérité.

Arrivée en France dans les années 1980, mère de deux enfants, Marina Petrella a été arrêtée en août 2007 et libérée sous contrôle judiciaire en août dernier pour raisons de santé. Dépressive et suicidaire, elle refusait de s'alimenter. En refusant de l'extrader, Nicolas Sarkozy a dit avoir pris
une "décision humanitaire". L'épouse du président de la République, Carla Bruni-Sarkozy, et sa sœur aînée, l'actrice Valeria Bruni-Tedeschi, sont personnellement intervenues auprès du chef de l'Etat pour plaider la cause de Martina Petrella.

La décision présidentielle a été critiquée en Italie, notamment par les associations de victimes des Brigades rouges, un mouvement d'extrême-gauche qui a fait de nombreuses victimes lors d'attentats perpétrés en Italie dans les années 1970 et 1980.

Caroline Caldier avec agences

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