La justice suspend la réquisition de la raffinerie de Grandpuits
"Cela confirme que nous étions bien dans notre légitimité". Charles Foulard, coordinateur CGT à la raffinerie Total de Grandpuits, ne cache pas sa satisfaction. L'arrêté préfectoral qu'il dénonçait -tout comme les autres syndicalistes du site - a été suspendu par décision de justice.
Vendredi matin très tôt, les forces de l'ordre sont intervenues pour débloquer l'entrée de la raffinerie, située à une cinquantaine de kilomètres de Paris, bloquée suite au mouvement de grève. Une intervention sur ordre de la préfecture de Seine-et-Marne : l'arrêté préfectoral estimait que "la continuation de la grève est
de nature à entraîner des troubles graves à l'ordre public".
_ Mené dans une ambiance très tendue, le déblocage a donné lieu à des échauffourées entre gendarmes mobiles et syndicalistes. (LIRE NOTRE ARTICLE)
Le préfet a réquisitionné "la quasi-totalité du personnel"
Près de 170 salariés ont été réquisitionnés pour procéder à des "livraisons, chargements, pompages, ainsi
qu'aux mélanges, préparations" pour "tous les produits de la raffinerie de tous
les clients qui se présenteront", toujours selon l'arrêté préfectoral.
Les syndicats, qui fustigent une "charge scandaleuse" et
"très violente", ont déposé aussitôt un recours en référé. Le tribunal administratif de Melun, qui l'a examiné cet après-midi, leur a donné raison, ce soir : il suspend l'arrêté préfectoral de réquisition.
Le juge reproche au préfet de Seine-et-Marne, Jean-Michel Drevet, d'avoir
réquisitionné "la quasi-totalité du personnel de la raffinerie", ce qui "a eu
pour effet d'instaurer un service normal" au sein de l'entreprise : cela est "une atteinte grave
et manifestement illégale au droit de grève".
Le bras de fer n'est cependant pas terminé entre grévistes et autorités : un nouvel arrêté préfectoral de réquisition, modifié par rapport au précédent, a été pris dans la foulée de la décision de justice. Il est entré en vigueur à 23h30.
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