La justice favorable à l'extradition de Marina Petrella en Italie

Sa grève de la faim, commencée la semaine dernière, n'y aura rien changé. Marina Petrella sera sans doute bientôt extradée en Italie. Alors qu'elle vit en France depuis 20 ans, au grand jour.
Car elle fait partie des douze anciens des Brigades Rouges, condamnés pour crimes de sang en Italie, et dont Rome a demandé l'extradition à la France en octobre 2006.
Marina Petrella avait été condamnée à la perpétuité en 1992, pour avoir tué un commissaire de police et grièvement blessé son chauffeur, à Rome en 1981.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles a rendu aujourd'hui un avis favorable à la demande d'extradition présentée par l'Italie. Son avocate a indiqué qu'elle formerait un pourvoi en cassation. Dernier sas avant l'exécution de la justice...

“Justice n'a pas été rendue” a clamé Marina Petrella d'une voix forte à l'audience. “Depuis trois mois et demi que je suis incarcérée, j'ai déclaré en toute bonne foi ma disponibilité à la justice française. Je veux faire part maintenant de mon indignation contre ma détention : il y a là un déni d'asile qui porte atteinte aux garanties de protection assurées par la convention des droits de l'homme.” Et à la doctrine Mitterrand, qui s'engageait à ne pas extrader ceux qui renonçaient formellement à la violence.

L'affaire est en tout cas loin d'être terminée. Si la cour de cassation confirme l'extradition, il reviendra au Premier ministre de signer le décret d'extradition, qui pourra être attaqué ensuite devant le Conseil d'Etat, et éventuellement la Cour européenne des droits de l'homme.

Guillaume Gaven