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La fronde des magistrats "excessive", selon François Fillon

Alors que la colère monte dans les tribunaux à la suite de l'affaire Laëtitia et des propos de Nicolas Sarkozy, le Premier ministre François Fillon a convoqué à Matignon cet après-midi les ministres Michel Mercier et Brice Hortefeux. _ Il a jugé la réaction des magistrats "excessive" et les appelle à "faire preuve de responsabilité". Il a en outre estimé que cette affaire posait "la question des moyens" et "méthodes de travail" de la justice.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © AFP / Eric Feferberg)

Les propos de François Fillon vont-ils rasséréner les juridictions qui ont décidé depuis vendredi d'entrer dans ce mouvement de protestation inédit ? Alors que juges, avocats, avocats généraux, s'estimant incompris, ont décidé de reporter les audiences non urgentes dans plusieurs dizaines de tribunaux pour marquer leur mécontentement, le Premier ministre les a cueillis à froid, dénonçant "une réaction excessive", susceptible de ne pas être "comprise des Français" et les appelant à faire preuve de "responsabilité".

"La Fatalité ne peut être une excuse collective"

Le Premier ministre enfonce le clou, renvoyant les juges à leurs éventuelles fautes, comme l'avait déjà fait le chef de l'État jeudi dernier. Il promet à son tour des sanctions, si des juges se sont rendus coupables de négligence dans le suivi de Tony Meilhon, repris de justice suspecté d'avoir tué la jeune Laëtitia. "Chacun doit assumer la responsabilité des conséquences des décisions qu'il prend, a déclaré le Premier ministre. La fatalité ne peut être une excuse collective !"

Pas question donc pour le Premier ministre d'édulcorer les propos tenus jeudi dernier par Nicolas Sarkozy sur le "crime atroce de Pornic". Il reprend même son terme de "dysfonctionnement", celui qui a mis le feu aux poudres dans les tribunaux. Des reports d'audience sont prévus dans près de 150 tribunaux sur 200, selon l'USM, l'Union des syndicats de la magistrature, avant une manifestation nationale programmée jeudi à Nantes.

Le Premier ministre, néanmoins, a estimé que cette affaire posait la question "des moyens de la justice". Il a donc déclaré avoir demandé un rapport sur le sujet et dit attendre des "recommandations".

Cécile Quéguiner, avec agences

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