La direction de France Télécom dément toute "politique de harcèlement"
A peine l'ouverture d'une enquête judiciaire est-elle confirmée par le parquet de Paris que France Télécom contre-attaque : non, "on ne peut pas parler de politique de harcèlement" martèle l'avocate du groupe, Me Claudia Chemarin. "Il faut replacer chaque suicide dans son contexte"
La politique de management de France Télécom sera en tout cas examinée en détails par un juge d'instruction. Le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête sur la base de deux documents : la plainte déposée par le syndicat Sud pour "harcèlement moral" et "mise en danger de la vie
d'autrui" et le rapport de l'Inspection du Travail.
Dans ce rapport très critique, l'inspectrice estime que le plan de restructuration visant à supprimer 22.000 postes chez France Télécom a donné lieu à du harcèlement moral, notamment vis-à-vis des
fonctionnaires qui ne pouvaient être licenciés. Ceux-ci auraient été mis sur la touche, incités à changer de postes ou cantonnés à des fonctions dévalorisées.
Faux, répond Me Claudia Chemarin : "Dire qu'une politique qui a été mise en place à l'origine pour éviter des suppressions d'emplois dans une situation économique très difficile est génératrice de suicides, c'est tout à fait inexact." L'avocate se dit en tout cas confiante : "aujourd'hui personne n'est mis en examen. [...] Il n'y a rien à redouter de particulier."
C'est la première fois en France que la la politique de gestion des ressources humaines d'une entreprise est susceptible de constituer une infraction pénale en elle-même et d'entraîner un procès en correctionnelle de dirigeants, voire de la société.
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