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L'histoire du jour : l'intouchable Gaston Flosse en prison

Gaston Flosse, 80 ans, ancien président de la Polynésie française, "un royaume à lui tout seul" pendant près de 20 ans, a été condamné ce matin à quatre ans de prison ferme dans une affaire d'emplois fictifs. _ Son avocat annonce son intention de faire appel. Mais en attendant, Jean Leymarie revient sur le parcours exubérant du monarque des lagons.
Article rédigé par franceinfo
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L'homme qui fut tour à tour député, sénateur et président de la Polynésie française, contrôlait tout sur son territoire de 250.000 habitants : la politique, une radio, une compagnie aérienne et les cordons de la bourse.
L'homme au collier de fleurs ne se refuse rien. Il s'offre un palais, un atoll, une Cadillac. Profite à plein de la rente de 150 millions d'euros par an offerte par la France en dédommagement des essais nucléaires dans le Pacifique, sous la bienveillance de son ami Jacques Chirac.

Puis vient la chute. L'indépendantiste Oscar Temaru prend la tête de la Polynésie, et le laisse sonné. Clientélisme, corruption, il est vite rattrapé par la justice, jusqu'à cette lourde condamnation hier à quatre ans de prison, une amende de 83.800 euros et une privation de ses droits civiques, civils et familiaux, pour cinq ans. Le tout pour détournement de fonds publics et prise illégale d'intérêts.

Sa défense ? "S'agissant de Gaston Flosse, pour comprendre qu'il s'agit
d'un procès politique, il n'est pas nécessaire d'être prix Nobel
de physique nucléaire", affirme son avocat Me Yves Piriou. D'ailleusr, Gaston Flosse assure qu'il ne s'est pas enrichi personnellement, et demande le dépaysement de l'affaire : "À Paris, on demande la relaxe pour Jacques Chirac, et en Polynésie française, pour des emplois fictifs, c'est quatre ans! Mettez-vous à ma place, je préfère Paris", déclare-t-il sur la chaîne Polynésie Première.

Pendant le procès, le préjudice financier subi par la collectivité territoriale a été estimé à 3,5 millions d'euros de "salaires fictifs" versés par la présidence et 1,05 million par l'Assemblée de la Polynésie.

Cécile Quéguiner, avec agences

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