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L'enquête sur l'attentat de Karachi vire au règlement de comptes politiques

Les affaires liées à la mort de quinze personnes dont onze Français dans un attentat en mai 2002 à Karachi ont donné ces derniers jours à de multiples rebondissements impliquant le sommet de l'Etat, passé et présent. L'enquête cherche à faire le lien entre des commissions et d'éventuelles rétro-commissions payées dans le cadre d'un contrat de vente de sous-marins au Pakistan et cet attentat. Le tout sur fond de bras de fer politique entre chiraquiens et balladuriens.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France ©Reuters)

-Mercredi. L'ancien ministre de la Défense Charles Millon confirme au juge Renaud Van Ruymbeke les soupçons de rétrocommissions vers des décideurs
français en marge d'un contrat de vente de sous-marins au Pakistan. Une affaire au coeur de l'enquête sur l'attentat de Karachi en 2002.

  • 8h15 Vendredi. L'ex-ministre de la défense, Hervé Morin met en cause François Bayrou. En tout cas il cite son nom parmi ceux qui “doivent dire ce qu'ils savent.”

  • 12h Me Morice, l'avocat des familles des victimes de l'attentat annonce une plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui" contre Jacques Chirac et Dominique de Villepin car il affirme qu'au moment où la décision a été prise d'arrêter le paiement des commissions dans le cadre de la vente de sous-marins à Islamabad en 1994“ceux qui ont pris cette décision savaient qu’il existait un risque ” pour le personnel de DCNI ( la branche internationale de la Direction des Constructions Navales).

  • Dans le journal de 20h de TF1. Dominique de Villepin confirme que Jacques Chirac, élu président en 1995, a ordonné l'arrêt du paiement de ces commissions, car on soupçonnait qu'une partie de l'argent soit détournée vers la France. “Jacques Chirac, quand il est arrivé comme président de la République en 1995, a souhaité moraliser la vie publique
    internationale, c'est-à-dire interrompre les contrats qui
    pouvaient donner lieu à rétro-commissions.”

    Mais il dément que l'Elysée ait été informé à l'époque de risques pour le personnel, “à aucun moment, aucune information n'a été portée à notre connaissance”. Et il annonce avoir demandé au juge Van Ruymbeke, qui instruit ce dossier, “de recueillir le plus rapidement possible mon témoignage et si possible dès la semaine prochaine”.

    Des déclarations qui ont convaincu les familles des victimes de l'attentat. Elles ont décidé de sursoir à la plainte qu'elles comptaient déposer contre l'ancien premier ministre.

  • Une heure plus tard. Dans un communiqué mis en ligne sur le site de la présidence de la République, Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, dénonce “la démarche entreprise par ceux
    qui n'ont d'autre préoccupation que d'impliquer le chef de l'Etat, par une
    succession d'insinuations, dans une affaire qui ne le concerne en rien.”

    Selon Claude Guéant, dire que le contrat franco-pakistanais aurait “eu
    pour conséquence de contribuer illégalement au financement de la campagne
    électorale” d'Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le
    porte-parole, “relève de la rumeur malveillante qui vise à jeter le discrédit
    sur la vie politique de notre pays.”

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