L'ancien détenu de Guantanamo hospitalisé en France
C’est le premier ancien détenu de la base de Cuba à être accueilli par un pays de l’Union européenne, depuis l’annonce de Barack Obama de fermer cette prison d’ici janvier 2010. Lakhdar Boumediene, 42 ans, a été reconnu totalement innocent des charges pesant sur lui, concernant sa participation à des activités terroristes.
Lui qui a toujours clamé son innocence, notamment avec une grève de la faim menée depuis Noël 2006, a bénéficié d’un arrêt de la Cour suprême des Etats-Unis qui autorise les détenus de Guantanamo à contester le bien-fondé de leur incarcération.
Pour renouer avec le monde, il a choisi la France, où réside une partie de sa famille, dont sa belle-sœur, mais l'endroit où il se trouve a été gardé secret.
Sa femme et ses deux filles, qui vivent en Algérie, doivent quant à elles le rejoindre rapidement. Après le calvaire de sept ans, "ce sera évidemment une formidable occasion de commencer une nouvelle vie avec sa famille", a déclaré son avocat.
Une hospitalisation de quelques jours
Mais pour l'instant, sa famille n'a pas de nouvelles. Lakhdar Boumediene a été hospitalisé ce matin à l'hôpital militaire Percy de Clamart, à l'ouest de Paris. Une admission entourée de la plus grande discrétion. Selon son avocat, il doit subir des examens pendant quelques jours. Il devrait ensuite rejoindre un appartement mis à sa disposition par le gouvernement français pour se réadapter à une vie normale.
C’est "un geste digne d’éloge" selon Amnesty International et "extrêmement encourageant" estime Human Rights Watch. D’autant plus que c’est la première fois que la France accepte d’accueillir un ancien détenu qui n’est pas un de ses ressortissants. "Nous espérons que M. Boumediene est le premier de nombreux détenus que la France et d’autres pays accepteront d’accueillir."
Lakhdar Boumediene avait été arrêté en octobre 2001 en Bosnie-Herzégovine avec cinq de ses compatriotes algériens. Les autorités américaines l'accusaient alors de fomenter un projet d’attentat contre l’ambassade des Etats-Unis à Sarajevo.
Le centre de Guantanamo, ouvert suite aux attentats du 11 septembre 2001, compte encore 240 prisonniers. Des prisonniers sans véritable statut légal, n’étant ni poursuivis en justice ni reconnus prisonniers de guerre.
Léa Zilber avec agences
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