L'affaire EADS devant "le gendarme de la Bourse"
Sont entendus 17 anciens et actuels dirigeants du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS ou d'Airbus (filiale d'EADS) et des représentants des groupes DaimlerChrysler et Lagardère, eux actionnaires d'EADS. Mais celui que vise avant tout l'AMF, c'est Noël Forgeard, l'ex-coprésident d'EADS, pourtant "serein" a-t-il déclaré en arrivant au palais Brogniart, l'ancienne Bourse de Paris, louée pour l'occasion.
Tous sont soupçonnés de délits d'initiés, c'est-à-dire de s'être enrichis indûment en 2005 et 2006 en vendant leurs actions avant tout le monde, avant l'effondrement du titre, parce qu'ils avaient eu vent du retard du très gros porteur d'Airbus, l'A380, de la révision du projet de long-courrier A350 et des perspectives financières d'EADS bien plus mauvaises que prévu. Noël Forgeard, par exemple, avait alors réalisé 3,7 millions d'euros de plus-value.
_ Tous auraient "triché"... mais, en juillet, le rapporteur de l'AMF a proposé de se concentrer sur sept dirigeants seulement, laissant de côté les dix autres et les actionnaires. Son avis cependant n'est pas contraignant.
Les dirigeants et actionnaires entendus risquent donc de fortes amendes, pouvant aller jusqu'à dix fois le profit réalisé. Quant au groupe EADS, personne morale, il est montré du doigt pour ne pas avoir communiqué "dès que possible" au marché l'information sur les retards de l'A380. Il risque lui une amende maximale de 10 millions d'euros.
_ L'AMF entend se prononcer d'ici la fin de l'année.
Cécile Quéguiner avec agences
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