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"Y'a bon Banania, y'a pas bon Taubira" : un prêtre poursuivi pour injure raciale relaxé

Les juges ont estimé que le caractère "outrageant et raciste" n'était pas avéré.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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L'abbé Xavier Beauvais au palais de justice de Paris, le 25 mars 2015. (  MAXPPP)

Pas de condamnation pour l'abbé Xavier Beauvais, poursuivi pour injure publique raciale. Jugé pour avoir lancé "Y'a bon Banania, y'a pas bon Taubira" lors d'une manifestation, le 20 octobre 2013, contre la "christianophobie" à l'appel du mouvement Civitas, il a été relaxé, mardi 19 mai, par le tribunal correctionnel de Paris. Le parquet avait requis une amende de 3 000 euros.

En soutane face à ses juges, il avait, lors de l'audience, le 25 mars, soutenu que, n'ayant ni ordinateur, ni téléphone portable, ne lisant pas les journaux, ne regardant pas la télévision, il ne connaissait pas la connotation raciste de l'ancien slogan de la marque de chocolat en poudre.

Il a privilégié le "côté pseudo-humoristique"

"Si les expressions 'y'a bon' et 'y'a pas bon' sont parfois perçues comme choquantes, a estimé le tribunal, leur caractère véritablement outrageant et raciste n'est toutefois pas totalement avéré, sauf à considérer, ce qui n'est pas démontré, qu'elles ne pourraient être employées que par des personnes de couleur noire".

Comme l'a fait valoir l'abbé Beauvais, il a connu "l'époque où le slogan incriminé ne faisait l'objet d'aucune controverse et était associé à un produit populaire présent dans quasiment tous les foyers français", ont estimé les juges. Pour ces derniers, il n'était donc pas "nécessairement informé" que "la formulation retenue est non seulement critiquée depuis quelques années par plusieurs associations en raison de ses relents colonialistes et des stéréotypes racistes qu'elle véhiculerait, mais interdite depuis un arrêt de la cour d'appel de Versailles du 19 mai 2011".

L'abbé Beauvais a ainsi pu "utiliser le slogan litigieux en privilégiant son côté pseudo-humoristique et la possibilité de faire à la fois rimer le produit concerné avec le nom de Mme Taubira et coïncider le nombre de pieds des deux propos dans une formule, procédé d'usage courant dans toute manifestation, ainsi qu'en attestent par exemple, dans un registre similaire, les formules 'Mitterrand fous le camp' ou 'Sarkozy ça suffit'".

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