Valence : un homme en possession d'armes et d'une photo de Salah Abdeslam condamné trois ans de prison ferme
Un pistolet-mitrailleur ou encore un sabre avaient été découverts à son domicile lors d'une perquisition.
La police l'a repéré avec une photo du jihadiste en cavale Salah Abdeslam dans sa voiture, avant de découvrir chez lui un véritable arsenal de guerre : un homme de 41 ans a été condamné, vendredi 15 janvier, à Valence (Drôme), à trois ans de prison ferme.
Jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel – l'audience avait été renvoyée après son interpellation en décembre –, ce musulman très pratiquant, cariste intérimaire, a été condamné à quatre ans dont un avec sursis, peine assortie d'une mise à l'épreuve pendant trois ans avec "obligation de soins".
Chemise à carreau bleue et grise foncée, barbe brune fournie, regard hagard, il a expliqué à la barre que s'il roulait en voiture avec, accrochée sur le pare-soleil, la photo de Salah Abdeslam, c'était dans le but de pouvoir l'"identifier" s'il était amené à le croiser et de le dénoncer.
Version qui n'a pas convaincu le procureur. Qui a expliqué qu'avant d'être arrêté lors d'un contrôle de routine, Mouez Dridi avait été vu en train de prier sur une piste d'athlétisme de Bourg-lès-Valence. La police l'avait alors signalé aux services du renseignement, conduisant le préfet à ordonner, dans le cadre de l'état d'urgence, une perquisition administrative à son domicile le 10 décembre.
Des armes blanches et à feu découvertes à son domicile
Chez lui, les enquêteurs avaient découvert un arsenal de guerre jugé d'autant plus inquiétant que beaucoup d'armes sont chargées et prêtes à tirer : un pistolet-mitrailleur, une carabine, un pistolet Mauser et "pas moins de 503 munitions", a souligné le procureur. La police a également découvert une épée, une machette, une tenue militaire. Le prévenu détenait aussi un sabre sur lequel il avait collé un petit drapeau de l'Arabie Saoudite et la Chahada, la profession de foi des musulmans.
"On a échappé sans doute à quelque chose de gravissime dans la Drôme", a résumé le procureur, Eric Sandjivy, qui avait requis cinq ans dont un avec sursis à l'encontre de Mouez Dridi, marié et père de quatre enfants. Pour le procureur, l'accusé "a tout du loup solitaire" : "un individu incontrôlable parce que non ciblé, non fiché, tel qu'on a pu en voir devant le commissariat de police [du 18e arrondissement à Paris] ou devant les militaires à Valence" attaqués le 1er janvier par un forcené.
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