Suicides à France Telecom : le parquet demande un procès pour harcèlement moral contre l'entreprise et son ancien PDG
Le parquet reproche à France Télécom d'avoir mis en place dès 2007 par des "agissements répétés" une politique d'entreprise qui a eu pour effet de "déstabiliser" les employés.
Le parquet de Paris demande un procès pour "harcèlement moral" contre France Télécom et son ex-patron Didier Lombard dans l'affaire de la vague de suicides de salariés au sein de l'entreprise, annonce une source judiciaire à l'AFP, jeudi 7 juillet.
L'entreprise et son ancien PDG sont soupçonnés d'avoir mis en place une politique de déstabilisation des salariés pour accélérer les départs au sein de l'entreprise, frappée par une vague de suicides de salariés en 2008 et 2009.
Dans ses réquisitions datées du 22 juin, le parquet demande également un procès pour harcèlement moral de deux autres dirigeants, Louis-Pierre Wenes, ex-numéro 2, et Olivier Barberot, ex-responsable des ressources humaines, ainsi que de quatre cadres pour complicité, précise l'AFP.
"Un climat professionnel anxiogène"
Le parquet reproche à France Télécom d'avoir mis en place dès 2007 par des "agissements répétés" une politique d'entreprise qui a eu pour effet de "déstabiliser" les employés et de "créer un climat professionnel anxiogène", dans un contexte de restructuration délicate, selon une source proche de l'enquête.
Trente-neuf victimes sont notamment citées sur la période 2006-2011 : 19 se sont suicidées, 12 ont tenté de le faire, et huit salariés ont subi un épisode de dépression ou ont été en arrêt de travail.
Devenue Orange, France Télécom a été la première entreprise du CAC 40 à avoir été mise en examen pour harcèlement moral. Un procès amènerait la justice à trancher la première affaire de harcèlement à grande échelle dans une entreprise de cette taille.
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