Saint-Brevin : six mois de prison avec sursis requis contre des militants d'ultradroite opposés à l'accueil de migrants

Six hommes sont accusés d'avoir voulu perturber un colloque sur l'accueil des migrants organisé à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) le 23 septembre dernier, dans un contexte extrêmement tendu, quatre mois après l'incendie de la maison du maire.
Article rédigé par franceinfo
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Des manifestations ont eu lieu tout au long de l'année 2023 pour s'opposer à l'ouverture du nouveau centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA) à Saint-Brevin. (ESTELLE RUIZ / HANS LUCAS)

Au procès de six militants d'ultradroite, au tribunal de Saint-Nazaire, mardi 5 mars, le parquet a requis six mois de prison avec sursis à l'encontre de chacun des prévenus, rapporte France Bleu Loire-Océan. Ils sont accusés d'avoir voulu perturber le colloque sur l'accueil des migrants organisé à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) le 23 septembre dernier. Le jugement, mis en délibéré, sera rendu le 7 mai.

Le parquet a aussi requis l'interdiction pendant trois ans de s'approcher de la commune et l'obligation d'effectuer un stage de citoyenneté. Dans le détail, ces six hommes âgés de 21 à 29 ans sont poursuivis pour participation à un groupement en vue de la préparation de violences ou de destructions. Deux d'entre eux sont également poursuivis pour transport sans motif légitime d'arme blanche.

La question du "maintien de la paix sociale"

Lorsque ces six jeunes, venus de Rennes et d'Angers, ont été interpellés sur le pont de Saint-Nazaire, un couteau et des cutters ont été retrouvés dans le coffre de leur voiture ou à leur ceinture. Une matraque télescopique, une batte de baseball et un protège-dents ont aussi été découverts. Si les prévenus ont nié avoir voulu en découdre, ils ont en revanche assumé leurs opinions. Les avocats de la défense ont évoqué une "procédure gratuite basée sur le délit de faciès que le tribunal ne peut pas cautionner". Les gendarmes qui ont arrêté leurs clients ont été accusés d’avoir voulu "se faire des fachos". Ces mêmes avocats ont plaidé la nullité de toute la procédure au motif qu'"il y a zéro violence" et la relaxe.

Le parquet a observé que cet agent de sécurité, ce technicien de maintenance, ce salarié dans le bâtiment et ces étudiants "sont insérés socialement" et ont des "casiers judiciaires vierges". Il n'empêche, "la question sous-jacente à ce dossier est celle du maintien de la paix sociale". Le jour de leur arrestation, les manifestations étaient interdites à Saint-Brevin, par plusieurs arrêtés.

Le colloque sur l'accueil des migrants organisé dans cette station balnéaire s'est tenu alors que la tension était à son maximum sur place : quatre mois après l'incendie de la maison du maire, Yannick Morez, et quelques semaines avant l'ouverture du nouveau centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA) dans la commune, contestée par l'extrême droite.

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