Pollution : dix personnes jugées à Lille pour "trafic de déchets" entre la Belgique et la France
Un procès hors norme s'ouvre ce lundi, et pour une semaine devant le tribunal judiciaire de Lille. Dix prévenus sont poursuivis pour un trafic international de déchets entre la Belgique et la France. Pour faire passer les déchets issus de travaux du BTP entre les deux pays, les prévenus ont maquillé la cargaison durant plusieurs années.
Dans un premier temps, la manœuvre a consisté à tromper les grands groupes de traitements, comme Suez et Veolia, explique Anne Roques, juriste à France Nature environnement et partie civile à l’audience. "Ils produisaient des faux papiers pour dire par exemple 'C’est telle quantité de déchets', et, finalement, on se retrouvait avec des mélanges de déchets du BTP et déchets ménagers, mais dans des proportions vraiment plus importantes", détaille-t-elle.
"Au début, des boîtes comme Suez et Véolia n'ont pas forcément compris. Petit à petit, au bout de quelques mois, elles ont senti qu'il y avait des problèmes : elles ont refusé ces camions-là", précise Anne Roques à franceinfo.
Plusieurs régions françaises ciblées
Les trafiquants ont alors utilisé un plan B. Ils ont vidé leurs camions venus de Belgique dans la nature dans trois régions françaises. À Rédange, par exemple, en Moselle, quelque 250 tonnes de déchets ménagers ont été déversées dans une ancienne carrière.
Depuis quatre ans, le maire de la commune, Daniel Cimarelli se sent bien seul, "parce qu'il faut des sous pour débarrasser", avance l'élu. "À un moment donné, les Belges, ils disaient 'on va venir nettoyer', mais quand ils ont vu l'ampleur des dégâts, parce que ce n'est pas seulement sur Rédange, ils ont abandonné tout de suite", regrette avec amertume le maire.
L’enjeu du procès sera de savoir qui est maintenant responsable de ces déchets. D’après l’enquête, le trafic a porté sur 10 000 tonnes et a rapporté la somme d'un million d’euros.
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