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Elisabeth Fouquet : "J'ai l'impression de n'avoir remporté qu'une partie de la bataille pour Aurélie"

La mère de la policière municipale tuée en mai 2010 à Villiers-sur-Marne revient pour francetv info sur le verdict prononcé par le cour d'assises de Paris mercredi et évoque le cas d'un dixième suspect qui a fui en Algérie.  

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Elisabeth Fouquet (au centre), la mère d'Aurélie, policière tuée le 20 mai 2010, au premier jour du procès, le 1er mars 2016 au palais de justice de Paris. (ALAIN JOCARD / AFP)

Huit accusés sur neuf ont été reconnus coupables au procès du meurtre de la policière municipale Aurélie Fouquet, mercredi 13 avril. Des peines de 1 à 30 ans de prison ont été prononcées par la cour d'assises de Paris. La mère de la victime, Aurélie Fouquet, revient sur ce verdict pour francev info.

Elle regrette notamment ne pas avoir de réponses concernant un des grands absents du procès, Fisal Faïd. Le frère de Redoine Faïd se trouve actuellement en Algérie, où il s'est enfui au lendemain de la fusillade de Villiers-sur-Marne en 2010. 

Francetv info : Qu'avez-vous ressenti après l'énoncé du verdict ? 

Elisabeth Fouquet : J'étais submergée par tout, je n'étais plus capable d'aligner deux mots. C'était trop pour moi, trop de tension, trop d'attente. Tout un tas de choses se mêlent. Je n'ai dormi que deux petites heures cette nuit.

Deux hommes ont été condamnés pour le meurtre de votre fille. Repartez-vous avec une réponse ?

Cela nous a permis de nous approprier une partie de nos réponses. Mais il nous manque quand même des éléments importants à nos yeux. Je reste frustrée de ne pas avoir le nom de l'assassin de ma fille, ni de réponses concernant un accusé absent dans le box, Fisal Faïd.

Pour vous, Fisal Faïd est le grand absent de ce procès, au même titre qu'Olivier Tracoulat (condamné par défaut à 30 ans de prison) ?

Oui. La BRB a mené une enquête remarquable, arrêtant les coupables, dont faisait partie Fisal Faïd. Ce dernier a fui en Algérie au lendemain de la fusillade. Nous souhaitons que la justice algérienne fasse son travail et que l'on puisse être associés au futur procès du frère de Redoine Faïd puisqu'il a été incarcéré en mars 2016.

Comment comptez-vous vous y prendre ?

Nous avons reçu le soutien de plusieurs membres du gouvernement à l'époque des faits puis lors des commémorations pour Aurélie. Manuel Valls avait déclaré qu'il fallait que "la justice condamne les coupables avec la plus grande sévérité". Bernard Cazeneuve nous a assurés, en mai 2015, que le gouvernement serait à nos côtés. Nous attendons aujourd'hui qu'ils mettent en pratique ces engagements. 

Vous avez l'impression qu'il vous manque un morceau du puzzle ?

Il y a des choses évidentes qui m'apparaissent aujourd'hui et Fisal Faïd en fait partie, pour aller au bout de ce jugement.

Comment reprendre votre vie dans la perspective de ce nouveau combat judiciaire ?

Ce combat va être la priorité de ma vie. Je trouverai l'énergie, je ne peux pas faire autrement. C'était le premier round, mais j'ai l'impression de n'avoir remporté qu'une partie de la bataille pour Aurélie. 

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