Le meurtrier de Christelle Blétry condamné à la perpétuité, vingt ans après les faits
Pascal Jardin a nié jusqu'au bout être l'auteur du crime. Son avocat a annoncé qu'il allait faire appel.
Un verdict tardif. La cour d'assises de Saône-et-Loire a condamné Pascal Jardin, jeudi 2 février, à la réclusion criminelle à perpétuité pour le viol puis le meurtre de Christelle Blétry, l'une des "disparues de Saône-et-Loire", tuée de 123 coups de couteau en 1996, à l'âge de 20 ans. Suivant les réquisitions de l'avocat général, qui décrivait "un meurtre d'une sauvagerie inouïe", la cour a assorti la peine d'une période de sûreté de vingt ans. Pascal Jardin, 57 ans, a nié jusqu'au bout être l'auteur du crime.
"Justice est rendue, ça faisait vingt ans que l'on attendait, a déclaré la mère de la victime, Marie-Rose Blétry. C'est un verdict qui correspond à notre attente (...), l'assassin de Christelle est condamné."
Des aveux avant de se rétracter
A l'énoncé du verdict, Pascal Jardin a accusé le coup, d'abord immobile puis les larmes aux yeux. L'un de ses avocats, Michel Grebot, a annoncé qu'il déposerait un appel dès vendredi. "Ce verdict l'a catastrophé, [Pascal Jardin] se raccroche à l'espoir de l'appel", a déclaré Michel Grebot, regrettant de n'avoir "pas été assez persuasif pour inculquer le doute" parmi les jurés. Dans sa plaidoirie, la défense s'était employée à souligner des incohérences dans le dossier.
Après 18 ans d'une enquête qui n'avait rien donné, Pascal Jardin avait été rattrapé en 2014 par son ADN, notamment des traces de sperme trouvées sur les vêtements de Christelle Blétry lors d'une nouvelle analyse. Son empreinte génétique avait été consignée au Fichier national automatisé (FNAEG) dix ans plus tôt après une tentative d'agression sexuelle avec arme, pour laquelle il avait été condamné à un an de prison ferme.
Cet ouvrier agricole, qui avait refait sa vie dans les Landes, avait avoué le crime en garde à vue puis devant le juge d'instruction, avant de se rétracter. Il a clamé son innocence au cours des neuf jours du procès, reconnaissant simplement une relation sexuelle consentie.
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