Lafarge en Syrie : le cimentier et huit personnes vont être jugés pour "financement du terrorisme"

Ils sont accusés d'avoir payé des groupes terroristes pour pouvoir maintenir l'activité d'une cimenterie en Syrie jusqu'en 2014 dans le contexte de guerre civile.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un camion du groupe Lafarge, à Paris, le 8 septembre 2021. (JULIEN MATTIA / ANADOLU AGENCY / AFP)

Nouvelle étape judiciaire dans l'affaire Lafarge. Trois juges d'instruction ont ordonné, mercredi 16 octobre, que Lafarge, désormais filiale du groupe suisse Holcim, et huit personnes, dont quatre anciens responsables, soient jugés par le tribunal correctionnel de Paris pour financement d'entreprises terroristes et, pour certains, non-respect de sanctions financières internationales, du 4 novembre au 9 décembre 2025, selon un calendrier prévisionnel. Ils sont accusés d'avoir payé des groupes terroristes pour pouvoir maintenir l'activité d'une cimenterie en Syrie jusqu'en 2014, dans le contexte de guerre civile.

Les mis en cause sont des membres de la chaîne opérationnelle ou de la chaîne de sûreté, deux intermédiaires syriens, ainsi que le directeur général de Lafarge SA d'alors, Bruno Lafont. Eux et le cimentier "ont, dans une logique de recherche de profits pour l'entité économique qu'ils servaient, ou, pour certains, de profit personnel direct, organisé, validé, facilité ou mis en œuvre une politique supposant de faire parvenir un financement aux organisations terroristes implantées autour de la cimenterie" de Jabaliya (Syrie), selon l'ordonnance de renvoi consultée par l'AFP.

Lafarge est soupçonné d'avoir versé en 2013 et 2014, via sa filiale syrienne Lafarge Cement Syria (LCS), 5 millions d'euros à des groupes jihadistes, dont l'organisation Etat islamique (EI), et à des intermédiaires afin de maintenir l'activité de cette cimenterie, alors que le pays s'enfonçait dans la guerre.

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