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Incendie de la rue Erlanger : l'accusée condamnée à 25 ans de réclusion pour avoir allumé le feu qui a fait dix morts en 2019 à Paris

Le président de la cour Franck Zientara a justifié cette peine par "l'extrême gravité des faits", évoquant des actes "pas déconnectés de la réalité" motivés par "la colère et le ressentiment".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des policiers dans la rue Erlanger (18e arrondissement de Paris), le 5 février 2019. (MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY / AFP)

Le verdict a été prononcé quatre ans après le drame. La cour d'assises de Paris a condamné jeudi 23 février Essia Boularès, 44 ans, à 25 ans de réclusion criminelle pour avoir provoqué l'incendie de l'immeuble où elle résidait à Paris, rue Erlanger (16e arrondissement), en février 2019. Ce feu a causé la mort de dix personnes et fait plus de 90 blessées. La peine est assortie d'une sûreté des deux tiers, ainsi qu'un suivi socio-judiciaire pendant 15 ans avec une "injonction de soins".

Au terme de plus de six heures de délibéré, le président de la cour Franck Zientara a justifié cette peine par "l'extrême gravité des faits", évoquant des actes "pas déconnectés de la réalité", avec un départ de feu "volontaire", "en pleine nuit", motivé par "la colère et le ressentiment". Une peine de 27 ans de réclusion criminelle, assortie de 18 ans de sûreté, avait été requise mercredi. 

Le "discernement" d'Essia Boularès jugé "altéré"

Les jurés ont estimé que le "discernement" d'Essia Boularès était bien "altéré" au moment des faits, comme l'ont conclu deux expertises psychiatriques. Toutefois, ils ont "écarté le bénéfice de la réduction de peine" permise dans ce cas par le code pénal. L'avocat général avait invité, mercredi, la cour à écarter une telle réduction de peine, "au regard de la gravité extrême de la tragédie" provoquée par une "action volontaire, vengeresse et disproportionnée".

Dans une brève déclaration avant la suspension des débats, jeudi matin, Essia Boularès a déclaré : "Je veux juste dire pardon pour tout, pardon pour tout", avant de fondre en larmes dans le box. Durant le procès, elle a reconnu avoir mis le feu dans son immeuble au cours de la nuit du 4 au 5 février 2019, après un différend avec un voisin.

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