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Deux femmes radicalisées, incarcérées à Fleury-Mérogis, condamnées à 7 mois de prison pour menaces de mort

Les menaces de ces femmes de 29 et 35 ans ont été rapportées par leurs codétenues au parquet et à l'administration pénitentiaire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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La prison de Fleury-Mérogis (Essonne) le 24 avril 2016. (MAXPPP)

"Tu peux faire le deuil de tes enfants, je vais les assassiner", "les surveillantes ne sont pas nombreuses ici, c'est facile de les égorger", "tu as le diable dans ton cœur, je vais te tuer"... Deux détenues radicalisées incarcérées à Fleury-Mérogis (Essonne) ont été condamnées, jeudi 12 janvier, à sept mois de prison ferme pour des menaces de mort à l'encontre de codétenues et de surveillantes pénitentiaires.

Les menaces de ces femmes âgées de 29 et 35 ans, rapportées par leurs codétenues au parquet et à l'administration pénitentiaire, ont créé un "climat de peur et de terreur dans la nurserie" de Fleury-Mérogis en octobre et novembre, a résumé la procureure. Elle réclamait un an d'emprisonnement.

Un "complot" pour les deux détenues

Dans le box, les deux femmes ont nié en bloc la plupart des accusations. "Tout est faux, c'est une calomnie", s'est insurgée la plus âgée. Elle a crié au "complot" tandis que sa comparse a froidement reconnu une gifle sur une codétenue, mais a nié toute menace.

L'ambiance dans la nurserie, où les détenues mères vivent, portes ouvertes, pendant 18 mois avec leur enfant, a basculé à cause d'une fouille pour rechercher un téléphone portable, a témoigné le directeur de la maison d'arrêt des femmes.

Des femmes placées en détention provisoire

De quoi engendrer un "climat de suspicion" alimenté par les deux détenues, en détention après leur mise en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. L'une d'elles est soupçonnée d'avoir recruté et aidé une jeune fille à partir en Syrie.

Sous la pression, une détenue emprisonnée pour délinquance astucieuse craque. Elle écrit au parquet, s'étonne d'entendre les deux radicalisées "glorifier" les attentats de Nice ou "lire des versets du Coran" sous ses fenêtres. Et raconte comment elles menacent leurs co-détenues, envisagent d'assassiner certaines surveillantes ou de faire tuer la famille de l'une. Un témoignage corroboré par une autre détenue.

Pas de "menaces directement face aux personnels"

"Il n'y a pas eu de menaces directement face aux personnels", a reconnu le directeur pénitentiaire. Mais le climat est "beaucoup plus serein" depuis que les deux détenues ont été séparées, a-t-il ajouté. L'une est confinée à sa chambre, l'autre s'est vu retirer son enfant après avoir menacé de le tuer avant de se suicider, et est désormais à l'isolement.

La défense a, elle, dénoncé "un dossier particulièrement mal ficelé", fondé sur le témoignage d'une détenue déjà condamnée pour dénonciation mensongère et sans confrontations. "On leur reproche de faire du prosélytisme. On ne peut pas l'interdire, donc on monte un dossier pour autre chose", a assuré Jean-Louis Keita, un des avocats.

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