"Cruel, inhumain, dégradant" : l'ONU alerte sur une nouvelle méthode d'exécution par inhalation d'azote aux Etats-Unis
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme se dit "alarmé" par la nouvelle méthode que les Etats-Unis s’apprêtent à utiliser pour l’exécution d’un condamné à mort dans l’Alabama. Kenneth Smith, 58 ans, doit être exécuté, jeudi 25 janvier, par inhalation d’azote.
"Cruel, inhumain, dégradant, un traitement qui pourrait constituer de la torture au regard du droit international" : voilà comment les Nations Unies considèrent cette nouvelle méthode qui consiste à asphyxier le condamné en le privant d'oxygène, en lui faisant respirer de l'azote à l'aide d'un masque. Le bureau des droits de l'homme avait demandé, le 16 janvier, aux autorités de l'Etat d'Alabama de suspendre l'exécution de Kenneth Smith. Demande refusée par la Cour suprême des Etats-Unis, mercredi.
Une méthode acceptable pour les porcs
Le procédé, autorisé en 2018, est censé durer un quart d'heure avec une perte de conscience en quelques secondes. L'association médicale vétérinaire américaine estime que c'est une méthode d'euthanasie acceptable dans certaines conditions pour les porcs, mais pas pour d'autres mammifères. Le procureur général de l'Alabama, le républicain Steve Marshall, a de son côté déclaré dans un document que cette méthode était "peut-être la méthode d'exécution la plus humaine jamais conçue".
Kenneth Smith a été condamné en 1988 pour le meurtre de l'épouse d'un pasteur qui voulait toucher son assurance-vie. Il a déjà été dans une chambre d'exécution, en novembre 2022, mais impossible à l'époque, de trouver une veine pour lui injecter le produit mortel, même après 4 heures à lui en chercher une. La dernière exécution par gaz remonte en 1999 aux Etats Unis. C'était avec du cyanure d'hydrogène. Le condamné de l'Arizona était mort au bout de 18 minutes.
Les Etats américains pratiquant encore des exécutions sont confrontés à des difficultés pour se procurer les barbituriques utilisés lors des injections létales, notamment en raison d'une interdiction européenne qui empêche les entreprises pharmaceutiques de vendre des médicaments destinés à être utilisés lors d'exécutions.
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