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Crash du Rio-Paris : "J'ai beaucoup de mal à comprendre la justice de mon pays", dénonce la soeur d'une victime

Relaxés au pénal ce lundi 17 avril, les deux géants aéronautiques ont bien une responsabilité au civil aux yeux de la justice. Responsables d'un côté, mais pas coupables de l'autre : face à cette décision, les familles de victimes ne cachent pas leur colère.
Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'incompréhension des familles de victimes au moment de l'annonce de la relaxe d'Airbus et Air-France (BERTRAND GUAY / AFP)

Responsables, mais pas coupables : quatorze ans après le crash du Rio-Paris qui a fait 228 morts, le tribunal de Paris a relaxé lundi 17 avril Airbus et Air France, tout en reconnaissant leur responsabilité civile, suscitant l'"écœurement" des proches des victimes. A l'annonce de la relaxe, certaines parties civiles se sont levées, stupéfaites, comme pour quitter la salle, avant de se rasseoir. 

>> Crash du Rio-Paris : on vous résume le procès avant le jugement d'Airbus et d'Air France

Le tribunal correctionnel de Paris a en effet mis hors de cause les deux entreprises sur le plan pénal, jugeant que, si des "imprudences" et "négligences" avaient été commises, "aucun lien de causalité certain" n'avait "pu être démontré" avec l'accident le plus meurtrier de l'histoire des compagnies françaises. 

Si la présidente a ainsi dénoncé "des négligences, des imprudences", parlant même de "faute" de la part d'Airbus - qui n’a pas remplacé par exemple les sondes Pitot malgré de précédents incidents -, et de la responsabilité d’Air France, qui aurait pu mieux en informer ses pilotes, cette relaxe a été décidée, car le lien de causalité certain entre ces négligences et le crash n’est pas démontré, même si ces fautes pèseront au civil. Le tribunal considère qu'elles ont diminué les chances que tout cela n’arrive jamais. Les deux sociétés devront verser des dommages et intérêts au terme de l’audience civile en septembre.

"Sentiment d'injustice"

Pas de quoi apaiser la majorité des parties civiles, comme Ophélie Touillou, qui a perdu son frère dans le crash du vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris 1er juin 2009 dans l'Atlantique. Elle se bat depuis 13 ans maintenant : "J'ai un sentiment d'injustice. Je trouve la loi mal faite". Et de dénoncer, la voix tremblante d'émotion : "On nous a dit : il y a des fautes, et pas qu'une, chez Airbus et Air France. Comment, aujourd'hui, les sociétés peuvent commettre des fautes (...), et pourtant, il y a relaxe. J'avoue que j'ai beaucoup de mal à comprendre la justice de mon pays. Ça n'a pas de sens pour moi".

Air France et Airbus ont réagi dans deux communiqués sobres prenant acte du jugement, disant toute leur compassion pour les proches des victimes et soulignant leur engagement quotidien au service "de la sécurité aérienne". 

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