Blocage de l'A1 par des gens du voyage : jusqu'à 18 mois de prison ferme pour dix prévenus
Les gens du voyage comparaissaient devant le tribunal correctionnel d'Amiens (Somme), après le blocage de l'autoroute A1 à la suite d'une fusillade mortelle à Roye, fin août.
Des peines de quatre à dix-huit mois de prison ferme ont été prononcées pour dix prévenus de la communauté des gens du voyage, et à 1000 euros d'amende. Les prévenus comparaissaient, vendredi 5 février, devant le tribunal correctionnel d'Amiens (Somme), après le blocage de l'autoroute A1 fin août. Deux personnes ont été relaxées, et aucun mandat de dépôt n'a été prononcé, indique France 3 Picardie.
De quoi les prévenus étaient-ils accusés ?
Pendant quatorze heures, une soixante de manifestants avaient érigé des barrages au niveau du péage de Royes (Somme), en brûlant des pneus sur la chaussée de l'autoroute A1, l'une des plus fréquentées d'Europe. La société des autoroutes du nord et de l'est de la France avaient alors évalué les pertes à un demi-million d'euros. Face au tribunal, les douze personnes de cette communauté étaient poursuivis pour "entrave à la circulation de véhicules" et certains pour "destruction du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes" et de "vol en réunion". Seuls six prévenus ont reconnu leur participation à ce barrage.
Pourquoi avaient-ils bloqué l'autoroute ?
Un triple homicide avait été commis le 25 août dans leur communtauté de Roye. La justice avait alors refusé de laisser sortir de prison le fils d'une des victimes, le temps d'assister aux obsèques. Cette décision avait déclenché la fureur des gens du voyage qui avaient décidé cette spectaculaire action, les 28 et 29 août, pour faire pression sur la justice. La cour d'appel d'Amiens avait finalement autorisé cette présence aux funérailles et les gens du voyage avaient levé aussitôt le barrage.
Comment a réagi la défense après les condamnations ?
Présents tout au long des audiences, six personnes manquaient cependant au moment du délibéré, qui a été accueilli dans le calme. "Quand il y a de la prison ferme, il y a toujours trop de prison, mais c'est une décision d'apaisement", a réagi Jérôme Crépin, l'avocat de trois des prévenus. "Je pense que la justice a entendu ce qu'on a plaidé, voire crié parfois. On ne voulait pas que la fracture s'aggrave [avec les gens du voyage] et je pense que la justice est allée dans ce sens."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.