"Arabe de service" : Taha Bouhafs définitivement condamné pour injure raciste envers une syndicaliste policière

Il a employé cette expression pour qualifier, en juin 2020, Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat de police Unité SGP-FO.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le journaliste et militant Taha Bouhafs à Valence (Drôme) lors d'un meeting de La France insoumise, le 17 juillet 2021. (UGO PADOVANI / HANS LUCAS / AFP)

Taha Bouhafs est définitivement condamné pour injure raciste envers une policière, Linda Kebbab. La Cour de cassation a rejeté le pourvoi du journaliste et militant, selon une décision du 19 décembre consultée par l'AFP mercredi 3 janvier.

En juin 2020, au lendemain d'une manifestation contre les violences policières organisée par des proches d'Adama Traoré, jeune homme noir mort en 2016 après son interpellation par des gendarmes, Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat de police Unité SGP-FO, était invitée sur franceinfo. Elle avait affirmé alors que, tout en comprenant "la colère et la souffrance" de la famille d'Adama Traoré, son décès n'avait "absolument rien à voir" avec celui de George Floyd aux Etats-Unis, mort étouffé après son interpellation.

Sur son compte Twitter, Taha Bouhafs avait commenté ces déclarations, en détournant l'acronyme ADS (adjoint de sécurité). Il avait qualifié la syndicaliste policière d'"ADS : Arabe de service". Un tweet supprimé quelques minutes plus tard car "provocant", avait-il expliqué à l'audience. Le journaliste a été condamné à 1 500 euros d'amende en première instance à l'automne 2021, puis à 1 000 euros d'amende avec sursis en appel en octobre 2022

"Terme outrageant", selon la Cour de cassation

Le tweet de Taha Bouhafs était "méprisant à l'égard de" Linda Kebbab, "définie par sa seule origine supposée et désignée par un terme outrageant" et "dépassait les limites admissibles de la liberté d'expression", écrit la Cour de cassation dans son arrêt.

"La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Taha Bouhafs. Il est ad vitam condamné pour injure RACISTE. Durant les audiences, il a enchaîné mensonge sur mensonge pour couvrir son ignominie. Mensonges que seuls ses idolâtres gobent. Les juges eux n'ont pas été convaincus", a réagi sur X Linda Kebbab.

"Je m'en cogne de ce que pensent une poignée de juges blancs et bourgeois qui n'ont jamais connu le racisme de leur vie et qui ne comprennent même pas ce que ça veut dire", lui a répondu Taha Bouhafs sur le même réseau.

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