Justice : les magistrats reprennent la mobilisation
Le mouvement de "grève" de février, sans précédent, qui s'était manifesté par le report des audiences non-urgentes dans la quasi totalité des juridictions françaises s'était tari sur quelques promesses du ministre de la Justice Michel Mercier : celles du recrutement de 400 vacataires, du recours à la "réserve judiciaire" composée de magistrats et fonctionnaires en retraite et d'une concertation sur l'organisation du travail.
_ Largement insuffisant, selon les trois syndicats de magistrats et la vingtaine d'organisations qui ont claqué la porte des discussions et qui appellent désormais à une manifestation nationale demain à Paris. Selon l'Union syndicale des magistrats, le budget annuel de la justice et des prisons, actuellement de sept milliards d'euros, devrait "être augmenté de deux milliards par an, pendant dix ans".
Deux milliards de plus ? Le gouvernement tique, avançant comme une fin de non-recevoir que le budget de la justice a augmenté de 60% depuis 2002, de 4,5 milliards d'euros à 7,1 milliards. Le ministre Michel Mercier devrait s'exprimer en début de semaine, et tenter d'avancer quelques pions vers le projet que lui a confié le président de la République : l'introduction de jurés populaires dans les tribunaux correctionnels, pour juger certains délits.
En attendant, les syndicats s'appuient sur le classement établi en 2010 par le Conseil de l'Europe, pour faire la démonstration du délabrement de l'appareil judiciaire. La France y est en effet classée au 37e rang mondial, pour le pourcentage du PIB par habitant consacré à la justice.
_ Plus concrètement, les magistrats reçoivent aujourd'hui élus et journalistes en leurs tribunaux, pour leur raconter les difficultés au quotidien de faire justice. "Rien n'a changé", témoignent-ils.
Demain, ils seront appelés à se rassembler à 14H00 près du Palais de
Justice de Paris pour se diriger vers l'Assemblée nationale, où leurs
représentants demandent à être reçus par le président Bernard Accoyer.
Cécile Quéguiner, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.