Josacine empoisonnée : requête en révision rejetée
Condamné en 1997 par les assises de Seine-Maritime à 20 ans de réclusion criminelle, Jean-Marc Deperrois a toujours clamé son innocence. Une première fois en 2002, il dépose une demande de révision de son procès. Une première fois, elle est rejetée. La commission de révision de la Cour de cassation ne s’est pas déjugée aujourd’hui, rejetant la seconde requête en révision.
"Les éléments fournis à l'appui de la requête (...) ne permettent pas de revenir sur le constat que la Josacine absorbée par la jeune Emilie Tanay contenait du cyanure de sodium et en conséquence, de faire naître un doute sur la culpabilité du requérant", conclut la commission.
Nouvelles expertises
La défense avait présenté un nouveau rapport d’expertise, selon lequel le mélange cyanure-Josacine produit, en moins d’une heure, une forte odeur d’ammoniaque. Or, selon l’accusation, le poison a été introduit au plus tard à 17h le 11 juin 1994. Mais l’odeur d’ammoniaque n’a été remarquée que le 12, aux alentours de 5h du matin, ce qui, pour la défense, rend impossible que ce soit l’accusé qui ait versé le produit mortel dans le flacon d’antibiotique. Car le soir du drame, lorsqu’un infirmier a vérifié le contenu du flacon, il ne dégageait aucune odeur.
Nouveaux éléments insuffisants aux yeux de la commission de révision, le dossier ne sera pas rouvert. Jean-Marc Deperrois reste donc condamné à 20 ans de prison pour l’empoisonnement de la petite Emilie Tanay, 9 ans, avec du sirop de Josacine contaminé au cyanure. Pour l’accusation, il s’agissait d’un crime passionnel visant le mari de sa maîtresse, Jean-Michel Tocqueville. Jean-Marc Deperrois aurait introduit du cyanure dans l’antibiotique, pensant que le médicament était destiné au mari de Sylvie Tocqueville, qui gardait la fillette à Gruchet-le-Valasse (Seine-Maritime).
Incarcéré pendant 12 ans, Jean-Marc Deperrois est sorti de prison en juin 2006 après avoir bénéficié d’une mesure de libération conditionnelle.
Gilles Halais avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.