Jeunes et forces de l'ordre : "Faire un bout de chemin l'un vers l'autre"

C'était le 10 août dernier. Yakou Sanogo, 18 ans, percute avec son scooter une barrière de béton alors qu'il tente d'échapper à un contrôle de police. Le jeune homme ne survit pas à ses blessures. Sa mort provoque alors de violents incidents dans la ville, où des jeunes accusent les policiers d'avoir heurté leur camarade ( voir notre article associé ).

Selon les conclusions de l'enquête menée par l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), il n'y a eu aucun contact entre la moto de la victime et les voitures de police (voir notre article associé). Mais ce qui semble donc relever du dramatique accident soulève un problème de fond, à savoir les rapports, parfois extrêmement tendus, qui existent entre la jeunesse et notamment celle qui vit dans "les quartiers", et les forces de l'ordre.

C'est justement pour parler de ces relations que le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a réuni cet après-midi une vingtaine d'associations ainsi que les représentants de la police, des CRS, de la gendarmerie, de la Sécurité publique et de la police urbaine de proximité.

" Cette initiative vise à établir les bases d'un dialogue serein et permanent
entre le monde associatif de ces quartiers, ses habitants et la police ", avait indiqué le ministre de l'Intérieur lors de l'annonce de cette réunion, qui s'est tenue en présence du ministre du Travail Xavier Darcos, de la secrétaire d'Etat à la Ville Fadela Amara et du Haut commissaire à la Jeunesse Martin Hirsch.

Un apparent consensus entre les associations invitées s'est dégagé: toutes saluent "un dialogue engagé" et le gouvernement qui souhaite progresser vers "un respect mutuel" . Pour Brice Hortefeux, jeunes et police doivent "effectuer un bout de chemin l'un vers l'autre", sur la base d'un principe : "tolérance zéro pour les voyous, bavure zéro" pour police et gendarmerie.

Cécile Mimaut, avec agences