Jean-Charles Marchiani, un préfet en prison
Répondant à une convocation du parquet général, selon son avocat Me Jacques Trémolet de Villers, Jean-Charles Marchiani s'est rendu hier au palais de justice de Paris où lui a été signifiée la mise à exécution de sa condamnation.
L'incarcération d'un préfet de la République est une mesure exceptionnelle. Parmi les précédents figurent l'ancien préfet de police de Paris Maurice Papon, incarcéré en 1999 pour complicité de crime contre l'humanité, et Bernard Bonnet, ancien préfet de Corse, placé deux mois en détention provisoire en 1999 dans l'affaire des paillotes.
Jean-Charles Marchiani, actuellement préfet sans affectation, a lui-même déjà effectué 6 mois de détention provisoire dans ce dossier. La double condamnation de l'ancien préfet du Var était devenue définitive après le rejet de ses pourvois le 19 mars par la Cour de cassation. Mais son avocat, qui a contesté l'exécution de cette peine, arguant d'une erreur dans la décision de justice condamnant son client, espérait “que la
justice attende l'arrêt de la cour d'appel fixé le 4 juin avant de réclamer son incarcération”.
Héros pour les uns, escroc pour les autres, Jean-Charles Marchiani, 64 ans, proche de Charles Pasqua, s'était fait connaître du grand public en 1988 comme l'artisan de la libération des otages détenus au Liban.
Cet ancien agent secret a écopé de deux condamnations à de la prison ferme pour la perception de commissions occultes dans deux affaires de passation de marchés dans les années 1990. L'homme, qui avait comparu libre à son procès, a toujours contesté les faits qui lui sont reprochés.
L'ancien préfet du Var doit à nouveau comparaître en octobre devant le
tribunal correctionnel de Paris dans le cadre du procès des ventes d'armes de l'Angolagate. La justice lui reproche d'avoir perçu illégalement des fonds
provenant de ces ventes d'armes.
Grégoire Lecalot, avec agences
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