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Incendies en Gironde : quel avenir pour les saisonniers des campings dévastés par les flammes ?

Pour les saisonniers des cinq campings proches de la dune du Pilat, détruits par les flammes, l'été est bel et bien fini. Ils ont tout perdu dans la catastrophe : leur travail, mais aussi leurs effets personnels, laissés dans les mobiles homes lors de l'évacuation.

Article rédigé par franceinfo - Arthur Fradin, édité par Phéline Leloir-Duault
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le camping des Flots bleus détruit par les flammes près de la dune du Pilat (Gironde), le 21 juillet 2022.
 (NICOLAS MATHIAS / RADIO FRANCE)

Sur la terrasse d’une sandwicherie arcachonnaise, Stéphanie, saisonnière depuis six saisons au bar du camping des Flots Bleus, est encore traumatisée par les incendies. "Pendant deux ou trois nuits, j'ai fait des cauchemars où je me voyais dans le bar avec le feu autour de moi : mes collègues me disaient de sortir et je ne pouvais pas sortir parce qu'il y avait du feu partout, raconte-t-elle. Et après je me réveillais en sursaut, comme si j'avais le feu sur moi, c'était trop bizarre. Maintenant, ça va mieux." Pour cet été, Stéphanie ne retravaillera pas, le traumatisme est trop grand. Quand on lui pose des questions sur les indemnités qu’elle pourrait toucher, c’est le flou.

"On n'en a pas parlé, on ne sait pas du tout si ça va être une rupture de contrat, un chômage technique ou un chômage partiel. On laisse faire les choses et ça viendra au fur et à mesure."

Stéphanie, saisonnière au camping des Flots Bleus

à franceinfo

"Il y a aussi les assurances pour les mobiles homes, les affaires. Pour nous, à l'heure actuelle, c'est vraiment secondaire", ajoute-t-elle.

Un suivi psychologique, moral et financier

Parmi les cinq campings partis en fumée, celui des Flots Bleus qui avait été rendu célèbre par la trilogie des films Camping : "Patrick pleure, on le reconstruira notre camping !", promet sur Twitter Franck Dubosc, l'interprète de Patrick Chirac, le personnage principal.

Le plus important reste en effet de se reconstruire : Clément, pizzaiolo au camping des Flots Bleus, a lui les idées très claires sur ce qu’il espère. "Je pense qu'on devrait nous proposer d'un côté un suivi psychologique et moral, et de l'autre, un suivi financier", déclare-t-il. Le problème, selon lui, va surtout être de racheter les affaires perdues dans l'incendie : des effets personnels abandonnés par les clients et saisonniers dans la précipitation de l'évacuation, parfois de valeur. "Moi, j'avais du matériel informatique, j'avais des habits pour trois saisons différentes, ça fait beaucoup. Quand on est évacués en pleine chaleur, on ne pense pas forcément à prendre tout ce qui est pantalon, pull, veste, parka d'hiver, etc. Non, ce n'est pas 100 euros qui va tout racheter." 

>> "Cela va prendre une quarantaine d’années" : après les incendies en Gironde, la longue et coûteuse étape du reboisement

En attendant, contrairement à Stéphanie, lui pense retravailler d’ici une quinzaine de jours. Vincent Gerbaud, le patron du café de La Plage, une institution sur le front de mer, fait partie de ceux qui pourraient l’accueillir. "On est en contact avec des propriétaires de camping, c'est mon associé qui s'en occupe. J'ai eu également le propriétaire de la Corniche tout à l'heure, au téléphone : même s'il n'a pas de besoin, il risque d'en prendre un ou deux, en supplément."

"Nous, les grosses structures, même si on n'a pas forcément de besoin, si on peut aider avec un ou deux salaires en plus, on va le faire."

Vincent Gerbaud, patron de La Plage

à franceinfo

Une plateforme a même été ouverte pour ces saisonniers. Avec leur contribution, Vincent Gerbaud espère une saison touristique réussie. Après un début de mois compliqué par les incendies, il espère retomber sur ses chiffres habituels dès le mois d’août. 

Incendies en Gironde : quel avenir pour les saisonniers ? - Reportage d'Arthur Fradin

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