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Vesoul : une famille prisonnière des flammes, un policier raconte l'intervention

Un homme a été interpellé jeudi après un incendie à Vesoul (Haute-Saône), a appris franceinfo de source policière. L'individu, l'ex-compagnon d'une habitante de l'immeuble, a reconnu les faits.

Article rédigé par franceinfo - Louise Hemmerlé
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Un incendie s'est déclaré dans une barre d'immeuble du quartier de Rêpes à Vesoul (Haute-Saône), le 22 août 2018.  (CAPTURE D'ÉCRAN)

Un homme a été interpellé, jeudi 23 août, après un incendie à Vesoul (Haute-Saône), dans la nuit, a appris franceinfo de source policière. L'individu, l'ex-compagnon d'une habitante de l'immeuble, a reconnu sa responsabilité et devait être présenté à un juge vendredi en vue de sa mise en examen pour tentative d'assassinat. Les quatre occupants de l'appartement visé, deux adultes et deux enfants, ont été secourus par les pompiers, après la mobilisation des policiers arrivés les premiers sur place et des voisins.

"Quand on a su que c'était un incendie, c'était gyrophares et on y est arrivé en trois minutes", raconte à franceinfo le chef de la brigade anti-criminalité de Vesoul (Haute-Saône). Lorsqu'il est avisé du déclenchement d'un feu dans une barre d'immeubles de la ville, il se rend compte que l'adresse est la même que celle où il s'est rendu un peu plus tôt dans la soirée, vers 21 heures, pour un différend familial. Un homme armé d'une barre en fer et accompagné de sa fille de trois ans s'était rendu au domicile de son ex-compagne et menaçait son nouveau compagnon. Le temps que les policiers arrivent, l'homme avait eu le temps de prendre la fuite.

"On a tout de suite fait le lien avec notre précédente intervention", explique le policier. Lorsque lui et son collègue arrivent sur place, "les requérants de la première intervention et leurs enfants hurlaient à leur fenêtre, d'où se dégageait une épaisse fumée noire".

Dès qu’on a vu les fumées, on s’est dit qu’on ne pouvait pas attendre les sapeurs-pompiers.

Le chef de la brigade anti-criminalité de Vesoul

à franceinfo

La porte d'entrée aspergée d'essence

Quand ils s'engouffrent à l'intérieur de l'immeuble, l'électricité a sauté et, dans la cage d'escaliers pleine de fumée, ils croisent des voisins qui tatônnent dans le noir pour rejoindre la sortie. Enfin, ils atteignent le quatrième étage. "La porte était totalement enflammée, c'était comme une torche géante, raconte Stéphane. On a déjà eu des situations où des ex-compagnons avaient mis le feu à des paillassons, mais là, c'était autre chose. Le feu s'était propagé tellement vite, on était sûr qu'il avait répandu de l'essence."

Depuis le palier, les policiers entendent les cris de la famille, prisonnière à l'intérieur de l'appartement. "Dans l'urgence, on a fait comme on a pu", raconte Stéphane. Impossible de défoncer la porte : lui et son collègue ne disposent d'aucune protection contre le feu. Depuis un appartement du troisième étage, ils remplissent des récipients d'eau et les transportent jusqu'au quatrième en formant une chaîne humaine avec deux voisins. 

Ils sont rapidement épaulés par trois autres collègues policiers arrivés avec un extincteur qu'ils vident sur la porte enflammée et qui permet de calmer le feu. Lorsque les pompiers arrivent, et qu'ils parviennent à rentrer dans l'appartement, les deux adultes et les deux enfants sont sains et saufs, seulement légèrement intoxiqués. Mais il s'en est fallu de peu. La chaleur était telle que les touches de l'ordinateur posé dans la pièce à vivre ont fondu.

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