"La puissance à laquelle il est parti a surpris tout le monde" : un incendie ravage 600 hectares dans le massif varois des Maures
Le feu de forêt est fixé depuis 17 heures, mercredi 12 juin, dans le massif des Maures (Var), rapportent les pompiers. Le bilan n'a pas changé depuis mardi soir : 600 hectares de végétations ont été parcourus. L'incendie s'est déclaré "sur la commune de Vidauban et s'est développé pour atteindre une partie de la Garde-Freinet".
Les pompiers sont restés mobilisés toute la nuit et le sont encore. Plus de 350 pompiers vont rester sur place cette nuit, soit la moitié des effectifs mobilisés initialement. La prochaine étape, pour les pompiers, est de maîtriser le feu, puis de le noyer. Ce qui peut prendre plusieurs jours, d'après eux.
Pour maîtrisé cet incendie, des pompiers de neuf départements (Hérault, Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Ardèche, Drôme, Vaucluse, Gard, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône) sont arrivés en renfort pour soutenir leurs collègues du Var. "Plusieurs équipes spécialisées sont déployées sur le terrain : détachement d'intervention héliporté, équipe de brûlage dirigé et feux tactiques, équipe drones ...", précise un communiqué du Sdis 83. Deux Canadair ont été à nouveau mobilisés dans la matinée ainsi qu'un Dash, avion doté d'une capacité de 10 000 litres (quasi le double des Canadair), "pour appuyer les troupes au sol et sont désormais désengagés", ajoute le Sdis.
Aucune victime n'est à déplorer, mais une petite centaine de personnes ont été évacuées préventivement, dont Lydia. "On a vu la fumée se densifier. On a vu les Canadair arriver. Ça grossissait, ça grossissait et ça commençait à venir vers nous avec des vents violents à plus de 70km/h, raconte-telle. Puis, j'ai commencé à voir vraiment que ça devenait grave. Ma mère est partie avec les pompiers et ils sont venus nous dire d'évacuer. Il ne restait que moi sur l'exploitation", raconte-t-elle au micro du journaliste de franceinfo.
Cette habitante de La Garde-Freinet a quitté son domicile avec sa famille et ses deux chiens mais l'éleveuse de volailles a laissé 500 animaux derrière elles, ses volailles, des chèvres, moutons et un lama. Elle ne cachait pas son inquiétude : "Avant de partir, j'ai vu les flammes aux portes de la maison. Les pompiers ne peuvent plus passer parce que la forêt est trop dense, trop de broussailles et ils sont obligés d'attendre au bord des chemins que le feu arrive". La quasi-totalité des évacués ont pu regagner leur domicile mercredi matin.
Une enquête ouverte
Il s'agit du premier gros incendie de l'année dans le sud de la France. "Ce n'est pas commun un feu de 600 hectares si tôt dans la saison", a souligné le colonel Frédéric Gosse, adjoint du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) du Var. "La puissance à laquelle il est parti a surpris tout le monde", ajoute le lieutenant-colonel Michel Persoglio. Il précise que des agents de l'Office national des forêts "vont faire des prélèvements de végétation pour les analyser" car ils "ne comprennent pas" non plus comment l'incendie a pu autant se propager "avec les pluies" récemment dans le Var. "On essaie de savoir parce qu'on a tous été surpris qu’'un simple petit feu d’herbe arrive à ça en quelques minutes", poursuit-il. Une enquête est ouverte pour déterminer les causes de cet incendie. Elle est pilotée par le parquet de Draguignan.
Michel Persoglio incite celles et ceux qui habitants près de massifs forestiers à débroussailler. "Certains veulent s'entourer de végétation sans se rendre compte de ce que ça peut générer en cas d'arrivée d'un feu. Il faut que les gens comprennent que c'est pour protéger leur habitation. C'est ce qu’on appelle la défendabilité", explique-t-il. Le Service départemental d'incendie et de secours du Var a lancé une campagne de prévention la semaine dernière. "Débroussailler chaque année, c'est obligatoire et c'est investir pour votre sécurité", écrivait notamment le Sdis sur X.
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