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Reportage "On se dit que ça risque de se reproduire" : un an après les incendies sur les Monts d'Arrée, pompiers et habitants renforcent leur vigilance

Dans le Finistère, région habituellement épargnée par les feux de forêt, 2 200 hectares de végétation sont partis en fumée sur les Monts d'Arrée en juillet 2022. De quoi renforcer la vigilance et la prévention autour du site pour les années à venir.
Article rédigé par franceinfo - Guillaume Farriol
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les traces de l'incendie de juillet 2022 sont encore bien présentes autour de la chapelle Saint-Michel. (GUILLAUME FARRIOL / FRANCEINFO)

Un an après, la Montagne Saint-Michel et sa chapelle, symboles des Monts d’Arrée dans le Finistère, portent encore les stigmates des incendies. Sur les quelque 2 200 hectares brûlés à partir du 18 juillet 2022, soit environ 20% de ce site Natura 2000, plus vaste ensemble de landes atlantiques de France, il reste quelques arbres calcinés ou de la terre noircie. La bruyère et les fougères ont quasiment disparu et la verdure regagne difficilement du terrain.

>>> EN IMAGES. Dans les monts d'Arrée, l'incendie est "en cours de maîtrise" et laisse derrière lui un paysage lunaire

Même un an après, la même émotion domine chez Nicolas, "de la tristesse, beaucoup de tristesse". Cet habitant de Saint-Rivoal, à proximité, estime que "tourner la page va mettre du temps. Moi, je me souviens de voir la montagne rose au niveau de la chapelle. Ce rose a disparu, malheureusement on voit d'autres couleurs. Ça reviendra, mais ce sont des choses qui vont manquer pendant quelques années encore."

La terre reste noircie sur la montagne Saint-Michel. (GUILLAUME FARRIOL)

Chacun reste très marqué par l’été dernier et redoute de nouveaux incendies. "Le mois de juin a été chaud et sec, donc on se dit que ça risque de se reproduire de plus en plus souvent", confirme Marie-Hélène, elle aussi habitante de Saint-Rivoal depuis 37 ans. "Il faut qu'on soit plus vigilant et le réchauffement climatique n'aidera sûrement pas à améliorer les choses", poursuit-elle.

Des projets de débroussaillage et d'élagage

Le risque est désormais bien intégré par le maire de la commune. "Clairement il y a une prise de conscience, note Mickaël Toullec. Ceux qui ne croyaient pas au changement climatique, maintenant je pense qu'ils en sont maintenant quasiment sûrs." Le conseil municipal a d'ailleurs lancé de nouveaux projets pour se préparer à un retour des flammes, explique l'élu : "On a fait des chantiers collectifs de débroussaillage et d'élagage de chemins pour pouvoir permettre d'accéder plus facilement à des lieux reculés".

"On a recensé des bénévoles qui sont prêts à aider la commune parce qu'on s'est rendu compte qu'on n'était pas préparés l'année dernière, notamment dans l'accueil des habitants qui étaient évacués."

Mickaël Toullec, maire de Saint-Rivoal

à franceinfo

Les pompiers bénéficient dès cet été de nouveaux moyens, dont un hélicoptère bombardier d'eau. Pour le contrôleur général Sylvain Montgénie, patron des pompiers du Finistère, la vigilance doit être la même que dans le sud de la France : "Nous pourrons mettre des vigies sur le terrain, nous pourrons mettre également un détachement d'intervention préventif, à savoir des véhicules à tourner et pour pouvoir attaquer au plus vite lorsqu'on est en période sévère de feu de forêt".

Pour l'instant, l'été 2023 semble plus clément que le précédent. Il y a un an exactement, au début des incendies des Monts d'Arrée le 18 juillet 2022, le Finistère était placé en vigilance rouge canicule, avec des pointes à 40 degrés.

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