: Reportage "On a fait un travail de fourmi pour essayer de stopper le feu" : près de 500 pompiers luttent contre l'incendie dans les Pyrénées-Orientales
Un groupe de pompiers venu de l’Ariège descend une pente rocheuse plutôt ardue. La démarche est pénible, ils portent des tuyaux entrelacés autour du torse et de gros sacs à dos, avec à l’intérieur des sous-pompes, un équipement particulièrement lourd. "45 kilos, facile, voire 50 kilos des fois, il faut vraiment être en condition physique", souffle Thomas, un pompier au visage marqué par une nuit d’intervention difficile. L’incendie à Cerbère dans les Pyrénées-Orientales a été fixé lundi 17 avril, après avoir parcouru 950 hectares de végétation. Un peu moins de 500 pompiers sont encore sur place pour stopper toute reprise éventuelle.
"On a passé toute la nuit en surveillance, ce matin, encore, on a traité les derniers résidus qui restaient. Et là, on reconditionne pour voir ce qu'on fait, explique Thomas. Il n'y a plus de petites fumées, de points rouges, ça veut dire qu'on a bien traité, on a bien nettoyé, on a bien gratté". Gratter la terre, la ratisser, comme le fait son collègue Nicolas : "On est limités niveau eau, avec les tuyaux, par exemple là-haut il y a à peu près 2,5 kilomètres pour arriver au pic. L'eau n'arrive pas et, avec le problème du vent, les avions n'ont pas pu faire du retardant donc on a fait du travail de fourmi à ratisser, gratter, et essayer de stopper le feu comme ça".
"On vient gratter à peu près sur 30 à 40 centimètres en largeur, en enlevant tout ce qui est brindilles, et derrière on vient noyer, pour éviter que le feu ne se propage."
Nicolas, sapeur-pompierà franceinfo
Le résultat est là : Michel s’avance sur une crête avec vue à 180 degrés sur les alentours. Tout est noirci, tout est brulé, mais il n’y a plus de fumées. "La nuit a été courte (...), on est serein, il n'y a pas trop de risque à prévoir", résume Michel, qui est cadre feu tactique au sein des pompiers des Pyrénées orientales. Son rôle est d'allumer des feux pour éteindre l’incendie. "On se projette à l'avant du feu et on se sert du vent qui fait sur place. Allumer un contre-feu pour qu'il vienne à la rencontre du feu principal, le feu qu'on allume est aspiré par le foyer principal et à la rencontre des deux, le feu s'éteint. Quand on a la possibilité d'allumer sur quelques mètres, voire un peu plus, on met le feu pour éteindre le feu."
Pour les pompiers, cet incendie est malheureusement un entraînement grandeur nature. Ils se préparent déjà à de nouveaux incendies à cause de la sécheresse.
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