Incendies : la Fédération Nationale des sapeurs-pompiers craint que les moyens supplémentaires "ne suffisent pas"
Tout juste adopté par le Parlement, le plan contre les feux de forêt voulu par Emmanuel Macron prévoit 150 millions d'euros supplémentaires pour les services départementaux d'incendie et de secours en 2023. Grégory Allione, président d'honneur de la Fédération Nationale des sapeurs-pompiers de France, invité le 10 juillet de France Inter, se réjouit que le gouvernement ait "pris conscience qu'il fallait augmenter les moyens en politique de sécurité civile", mais il craint que ça ne suffise pas.
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"Aujourd'hui nous avons des avions supplémentaires, des hélicoptères supplémentaires et des moyens supplémentaires, mais ça ne suffira jamais parce qu'on n'aura jamais la capacité de mettre un camion devant chaque maison menacée par le feu".
Grégory Allione, président d'honneur de la Fédération Nationale des sapeurs-pompiersà France Inter
Depuis les gros incendies de l'été 2022, notamment en Gironde, Grégory Allione note "des changements notables" dans la formation des sapeurs-pompiers. Directeur de l'École nationale des Officiers des sapeurs-pompiers, il explique par exemple que "la partie 'feux d'espaces naturels' est dorénavant intégrée dans le tronc commun de l'ensemble des officiers parce qu'aujourd'hui tous les territoires de notre pays sont concernés par ces feux d'espaces naturels". Il s'agit ainsi de "donner une sensibilisation à l'ensemble des cadres qui vont opérer sur le territoire".
Grégory Allione estime qu'il "y a encore des efforts à faire en matière de formation", comme donner cette même formation "aux sapeurs-pompiers dans l'ensemble du territoire" et pas uniquement aux cadres.
Face à ces feux d'espaces naturels qui menacent tous les territoires, Grégory Allione souhaite davantage de "sapeurs-pompiers pour prévenir et lutter" contre ces feux. Il considère que "les campagnes de recrutement fonctionnent", mais estime qu'il existe "une difficulté dans la fidélisation des sapeurs-pompiers volontaires".
Alors que sept départements sont placés en vigilance orange pour canicule lundi 10 juillet, Grégory Allione estime que la situation actuelle est différente de celle du début de l'été 2022, notamment en raison des "orages [survenus] un petit peu partout sur l'ensemble du territoire en juin, ce qui a réduit la sécheresse de surface". "L'an dernier à l'approche du 14 juillet nous avions déjà de premiers gros feux alors qu'aujourd'hui nous avons des départs de feux, mais il n'y pas de situation alarmante", ajoute-t-il.
Il craint toutefois que la situation ne se complique au fil de l'été "parce que nous sommes en période caniculaire et l'effet sèche-cheveux associé aux fortes chaleurs et aux vents réguliers continue d'assécher les masses végétales".
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