Incendie mortel à Boulogne-Billancourt : des résidents dénoncent l'insécurité depuis longtemps
Un incendie suspect dans un foyer pour travailleurs migrants à Boulogne-Billancourt a fait un mort et deux blessés graves, vendredi. Les résidents mettent en cause la gestion du bailleur depuis plusieurs années.
L'incendie dans un centre pour travailleurs migrants à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) a coûté la vie à une personne et en a blessé douze autres dont deux gravement, vendredi 16 décembre. Le feu s'est déclenché vers 3h du matin au rez-de-chaussée de l'immeuble qui abrite plus de 300 personnes, pour la plupart des travailleurs venus d'Afrique. L'hypothèse d'un feu criminel est avancée, alors que depuis longtemps, les résidents réclament au bailleur des mesures de sécurité.
Des demandes de protection depuis cinq ans
Quand le gérant du foyer s'est présenté au pied de l'immeuble de six étages, ce matin, il a dû battre très rapidement en retraite, sous les sifflets des résidents. Samba montre la porte du bâtiment aux vitres éclatées. Au-delà, le hall d'entrée est noirci et détruit par l'incendie. Le sol est jonché de débris et des fils électriques pendent du plafond. C'est à cet endroit que les enquêteurs ont découvert des traces d'hydrocarbures qui laissent penser à un incendie criminel.
Sur la porte d'entrée de ce bâtiment, aucune serrure n’est visible, pas plus qu’un digicode. Bakary Cissokho, président du comité des résidents, rappelle les démarches de sécurisation, engagées "depuis cinq ans". "A tout moment, 24 heures sur 24, des gens peuvent rentrer comme ils veulent" explique-t-il. Le représentant des résidents précise qu’il est allé "à la mairie le 3 novembre 2013, avec le propriétaire du bâtiment". "Ils étaient prêts à engager des travaux, mais rien n’a été fait jusqu’à maintenant" explique Bakary Cissokho.
Depuis sept mois, les résidents sont en grève des loyers, afin de protester contre le comportement du gérant de ce centre. Ils l'accusent de brutalité, de coupures récurrentes du gaz ou de l'eau chaude en soirée. Le bailleur, l'association Coallia, est resté injoignable malgré les appels répétés de franceinfo.
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