Trois ans après l'incendie du Cuba Libre, Rouen et Paris ont renforcé les contrôles dans les bars et salles de concerts
Depuis le dramatique incendie qui a fait 14 morts en 2016, les municipalités renforcent leurs contrôles. Paris s'est doté d'un fond de soutien pour aider les établissements à réaliser des travaux de mise aux normes.
Le procès des deux gérants du Cuba Libre s'est ouvert lundi 9 septembre devant le tribunal correctionnel de Rouen. Depuis ce drame il y a trois ans, le nombre de contrôles dans les bars, salles de concerts et lieux de nuit s'est fortement accru à Rouen mais également à Paris.
Dans la nuit du 5 au 6 août 2016, 14 personnes avaient trouvé la mort dans l'incendie du sous-sol d'un bar aménagé en boîte de nuit sans autorisation. Depuis ce drame, la ville de Rouen a donc mis en place "un certain nombre de contrôles inopinés dans le milieu de la nuit rouennais et dans tous les petits établissements qui ne rentraient pas normalement dans les lieux contrôlés de manière obligatoire", explique Fatima El Khili, l'adjointe au maire de Rouen en charge du logement, des bâtiments communaux, de la commission communale de sécurité et de l’hygiène et de la salubrité publique.
Sur 35 établissements contrôlés, 25 pas aux normes
Jusqu'à présent les contrôles n'étaient pas réalisés dans les "bars de nuit qui vont dans leur coin aménager une petite salle pour faire des concerts ou des soirées privées", justifie Fatima El Khili. Après l'incendie du Cuba Libre, la ville de Rouen a donc ciblé des établissements qui échappaient aux contrôles obligatoires. En trois ans, sur les 35 établissements contrôlés, 25 présentaient un problème au niveau des normes de sécurité, selon l'adjointe à la mairie de Rouen. Treize établissements ont été autorisés à rouvrir après des travaux de mise en conformité. Douze établissements ont toujours un avis défavorable de la Commission communale de sécurité : sur cette liste, quatre établissements posent encore des problèmes importants.
Cet incendie, le plus meurtrier en France depuis 2005, a également donné lieu à un renforcement des contrôles dans les établissements de la capitale, notamment dans les petites salles détaille Frédéric Hocquard, adjoint à la Mairie de Paris chargé de la Vie nocturne et de l’économie culturelle.
Un fonds de soutien pour aider les propriétaires
Si un certain nombre d'établissements, faute d'être aux normes, ont dû fermer leurs portes, la ville s'est dotée depuis deux ans d'un fond de soutien d'un million d'euros afin d'aider les gérants à réaliser des travaux.
Quand un établissement ferme à cause de problèmes de sécurité, l’important ce n’est pas qu’il rouvre clandestinement six mois plus tard, c’est qu’on y fasse des travaux
Frédéric Hocquardfranceinfo
Avec le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV), la Mairie de Paris finance ainsi jusqu'à 50% des travaux de mise aux normes de sécurité. Entre 15 et 20 établissements ont ainsi pu être aidés l'année dernière selon l'adjoint. "On a eu notamment dans les 10e et 11e arrondissements, tout un tas de salles emblématiques de concert, avec des jauges de 100,150 ou 200 places qui avaient des vraies difficultés" pour réaliser des travaux.
Ce fond de soutien permet donc de "tourner les choses positivement", explique Frédéric Hocquard, en faisant rentrer ces établissements "dans les clous" afin de garder "une diversité de la scène musicale" dans la capitale.
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