Lubrizol : des traces de "contamination" mais pas de "pollution", quatre ans après l'incendie
"Une augmentation parfois assez importante" de contaminations de l'environnement, mais pas de "pollution", selon les premières conclusions de l'université Rouen Normandie qui étudie les conséquences de l'incendie des usines Lubrizol et Normandie Logistique du 26 septembre 2019, rapporte lundi France Bleu Normandie. Si l'incendie n'a pas fait de victime, il avait provoqué un colossal panache de fumée noire et près de 10 000 tonnes de produits chimiques potentiellement toxiques ont brûlé, faisant craindre aux habitants des conséquences à long terme sur la santé humaine et l'environnement.
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La centaine de chercheurs, regroupés dans le projet COP HERL, ont identifié des molécules et des produits chimiques issus de l'incendie et ont réalisés une cinquantaine de prélèvements tous les mois autour de Rouen, dans la Seine, les lacs, les étangs, les rivières des environs, mais aussi dans les eaux souterraines et les sols.
Quatre ans après, des traces de l'incendie encore présentes
"Pour un certain nombre de ces molécules, l'incendie a engendré une augmentation parfois assez importante des concentrations qu'on pouvait retrouver dans les différentes matrices environnementales, que ce soit l'air, l'eau de surface, l'eau souterraine, les matières en suspension, les sédiments, les sols", a expliqué auprès de France Bleu Normandie Matthieu Fournier, enseignant chercheur à l'université de Rouen et directeur du département géosciences et environnement. Cependant, "aucune pollution n'a été mise en évidence à l'heure actuelle. Par pollution, il faut entendre une concentration qui dépasse un seuil fixé par le législateur. Donc aucune molécule n'a dépassé ce seuil", a-t-il nuancé.
Quatre ans après le sinistre, des traces de l'incendie sont encore présentes dans l'environnement. "On va avoir des molécules qui ont complètement disparu. Et puis on a des molécules qui ont imprégné l'environnement, mais qui diminuent relativement de manière conséquente. Et puis on a une troisième série de molécules pour lesquelles on observe des concentrations qui évoluent à la faveur des épisodes pluvieux essentiellement", note le chercheur.
Une manifestation est prévue ce mardi soir, à 18h, devant le palais de justice de Rouen, à l'appel des associations et des syndicats.
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