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Lubrizol à Rouen : "Les pompiers ont manqué d'eau pendant quatre heures", révèle le président de la commission d'enquête du Sénat sur l'incendie

Une commission d'enquête sénatoriale s'est rendue sur le site de l'usine Lubrizol à Rouen, un mois après l'incendie. Ils ont rencontré des salariés très éprouvés par la catastrophe et ses conséquences.

Article rédigé par franceinfo
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Hervé Maurey, sénateur du groupe Union centriste de l'Eure, sur le site de l'usine Lubrizol de Rouen, avec la commission d'enquête du Sénat, le 24 octobre 2019. (LOU BENOIST / AFP)

Les membres de la commission d'enquête sénatoriale sur l'incendie de l'usine Lubrizol survenu le 26 septembre dernier, se sont rendus jeudi 24 octobre à Rouen. "On a appris notamment qu'il s'était quand même passé quatre heures pendant lesquelles, les pompiers ont manqué d'eau, ce n'est pas neutre comme information", a révélé sur franceinfo Hervé Maurey, sénateur du groupe Union centriste de l'Eure et président de cette commission d'enquête sénatoriale.

"Ça veut dire que l'incendie aurait pu être maîtrisé plus tôt, ça veut dire que, s'il n'y avait pas eu la Seine à proximité, l'incendie aurait sans doute été maîtrisé beaucoup plus difficilement et les dégâts auraient été beaucoup plus importants", a estimé Hervé Maurey. "C'est une information qui n'est pas anodine. Nous, on veut identifier tous les dysfonctionnements qui ont pu exister aussi bien en amont de l'incendie que pendant l'incendie", a-t-il poursuivi.

Des salariés "dévastés"

La visite a duré quasiment toute la journée. La commission sénatoriale s'est d'abord rendue sur le site de l'usine avant de rencontrer les responsables de Lubrizol et de Normandie Logistique. 

On a rencontré les salariés et on a été très touchés par la manière dont ils sont éprouvés par ces événements. On avait face à nous des interlocuteurs qui, pour certains, pleuraient.

Hervé Maurey, président de la commission d'enquête sénatoriale

à franceinfo

Les salariés sont "vraiment dévastés par cet évènement à la fois parce que c'est une entreprise à laquelle ils sont très attachés, des entreprises dans lesquelles les relations avec la direction sont excellentes. Ils vivent très mal le fait qu'à l'extérieur de l'usine aujourd'hui ils sont montrés du doigt, ils sont invectivés et parfois même insultés. C'est très dur pour eux et ils ont tous un suivi psychologique, assez régulier et assez intense pour passer cet événement extrêmement douloureux. Ça nous a étonnés de voir à quel point ils étaient meurtris. Ça nous a beaucoup émus de voir dans quel état de tristesse et de désarroi ils étaient", a confié Hervé Maurey.

La localisation précise du départ de feu toujours indéterminée

Sur les circonstances de cet incendie, "les personnels nous ont indiqué qu'ils étaient extrêmement surpris que le feu se soit déclaré dans la zone dans laquelle il a été identifié. Pour eux, c'est quelque chose de tout à fait inexplicable. C'est un endroit qui, selon eux, ne se prêtait pas du tout au fait qu'un incendie puisse survenir à cet endroit. Ce n'est pas à nous qu'il appartient de faire la lumière sur ce point, c'est à l'enquête judiciaire", a-t-il rapporté.

Pour l'instant, les investigations sur l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen, survenu il y a près d'un mois, n'ont pas permis "de déterminer, à ce jour, la localisation précise du départ" du feu, a indiqué jeudi le parquet de Paris dans un communiqué.

Cette commission d'enquête sénatoriale "dispose de six mois" pour mener ses investigations. "Si on peut aller plus vite on ira plus vite, promet Hervé Maurey. Mais en même temps, on veut prendre le temps nécessaire pour mener à bien dans les meilleures conditions notre mission".

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