Incendie de Lubrizol : "On nous rassure sans nous donner les faits et c'est encore plus inquiétant", dénonce Enora Chopard, écologiste rouennaise
Enora Chopard, membre des Jeunes écologistes rouannais, revient sur franceinfo sur les déclarations d'Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, qui a tenu, vendredi, à rassurer la population après l'incendie qui a touché à Rouen l'usine Lubrizol, classée Seveso.
"On nous rassure sans nous donner les faits et c'est encore plus inquiétant", estime samedi 28 septembre sur franceinfo Enora Chopard, membre des Jeunes écologistes rouannais, après l'incendie qui a touché l'usine Lubrizol, classée Seveso. Elle réagissait aux déclarations d'Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, qui a tenu, vendredi, à rassurer la population lors d'un point presse affirmant toutefois que "la ville est clairement polluée par les suies". "On n'a pas d'information sur la dangerosité à moyen et à long terme de l'accumulation de ces toxines dans l'organisme", dénonce la jeune femme, qui réclame "de la transparence" et une "réflexion" de la part des autorités concernant la place des industries polluantes dans les centres villes.
franceinfo : Les déclarations d'Agnès Buzyn, qui se veulent rassurantes, sont finalement très paradoxales ?
Enora Chopard : C'est paradoxal et c'est assez grave ce qui est en train de se passer concernant le manque d'information donnée à la population et aux élus au sujet de la réelle dangerosité pour la santé et pour l'environnement de l'incendie de Lubrizol. C'est assez inimaginable de penser qu'il n'y a aucun danger pour la santé alors qu'on sent tous une odeur de gaz très prononcée, qu'on voit tous des retombées noires sur le sol, on a même vu des oiseaux morts, hier [vendredi], sur les quais. Le discours très rassurant a plutôt tendance à produire l'effet inverse. On nous rassure sans nous donner les faits, et c'est encore plus inquiétant.
Vous êtes inquiets pour la santé des populations ?
En effet, on n'a pas d'information sur les toxines qu'on est en train de respirer depuis 48h, à Rouen, et dans les alentours. Il n'y a pas de dangerosité létale, c’est-à-dire que quand on respire, on ne meurt pas. Cela n'empêche pas, pour autant, que les organismes accumulent tous les produits qui ont été expulsés dans l'atmosphère. On n'a pas d'information sur la dangerosité à moyen et à long terme de l'accumulation de ces toxines dans l'organisme. On n'a pas non plus d'information sur les produits qui ont brulé, sur les polluants, parce que les analyses ont été assez partielles.
Qu'attendez-vous des autorités ?
Le rôle de l'État c'est de protéger la population, et là clairement, on peut se poser des questions sur la capacité des autorités à gérer un incident avec des industries polluantes en ville. On réclame des autorités locales, dans un premier temps, de la transparence et ensuite, dans un deuxième temps, je pense que les autorités doivent réfléchir vraiment à la place des industries polluantes, des industries chimiques, dans les centres villes.
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